Latest quotes | Random quotes | Vote! | Latest comments | Submit quote

La Façade

Glorieuse, monumentale et monotone,
La façade de pierre effrite au vent qui passe
Son chapiteau friable et sa guirlande lasse
En face du parc jaune où s’accoude l’Automne.

Au médaillon de marbre où Pallas la couronne,
La double lettre encor se croise et s’entrelace ;
A porter le balcon l’Hercule se harasse ;
La fleur de lys s’effeuille au temps qui la moissonne.

Le vieux Palais, miré dans ses bassins déserts,
Regarde s’accroupir en bronze noir et vert
La Solitude nue et le Passé dormant ;

Mais le soleil aux vitres d’or qu’il incendie
Y semble rallumer intérieurement
Le sursaut, chaque soir, de la Gloire engourdie.

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Related quotes

La Chronique Ascendante des Ducs de Normandie

Mil chent et soisante anz out de temps et d'espace
puiz que Dex en la Virge descendi par sa grace,
quant un clerc de Caen, qui out non Mestre Vace,
s'entremist de l'estoire de Rou et de s'estrasce,
qui conquist Normendie, qui qu'en poist ne qui place,
contre l'orgueil de France, qui encor les menasce,
que nostre roi Henri la congnoissë et sace.
Qui gaires n'a de rentes ne gaires n'en porcache ;
mez avarice a frait a largesce sa grace,
ne peut lez mainz ouvrir, plus sont gelez que glace, .
ne sai ou est reposte, ne truiz train ne trace;
qui ne soit losengier ne encort liu ne place,
a plusors i fait on la cue lovinace.
Ce ne fu mie el temps Virgile ne Orace
ne el temps Alixandre ne Cesar ne Estace,
lores avoit largesce vertu et efficace.
Du roi Henri voil faire ceste premiere page,
qui prist Alianor, dame de haut parage,
Dex doinst a ambedeuls de bien faire courage!
Ne me font mie rendre a la court le musage,
de dons et de pramesses chascun d' euls m' asouage ;
mez besoing vient souvent qui tost sigle et tost nage,
et souvent me fait meitre le denier et le gage.
France est Alienor et debonnaire et sage ;
roÿne fu de France en son premier aage,
Looÿs l' espousa qui out grant mariage;
en Jerusalem furent en lonc pelerinage,
assez y traist chescun travail et ahanage,
Quant reparriez s' en furent, par conseil du barnage
s' em parti la roÿne o riche parentage;
de cele departie n'out elle nul damage ;
a Poitiers s'en ala, son naturel manage,
n'i out plus prochain heir qu'el fu de son lignage.
Li roiz Henri la prist o riche mariage,
cil qui tint Engleterre et la terre marage
entre Espaingne et Escosce, de rivage en rivage ;
grant parole est de lui et de son vasselage,
des felons qu'il destraint comme oysel clos en cage ;
n' a baron en sa terre o si grant herbergage
qui ost le pais enfraindre em plein ne en boscage,
se il peut estre ataint, n'et des membres hontage,
ou qu'il n'i lest le cors ou l' ame en ostage.

La geste voil de Rou et dez Normanz conter,
lors faiz et lor proësce doi je bien recorder.
Les boisdies de France ne font mie a celer,
tout tens voudrent Franchoiz Normanz desheriter
et tout tens se penerent d' euls vaincre et d'els grever,
et quant Franceiz nes porent par force sormonter
par plusors tricheries lez soulent agraver ;

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Homer

The Iliad: Book 5

Then Pallas Minerva put valour into the heart of Diomed, son of
Tydeus, that he might excel all the other Argives, and cover himself
with glory. She made a stream of fire flare from his shield and helmet
like the star that shines most brilliantly in summer after its bath in
the waters of Oceanus- even such a fire did she kindle upon his head
and shoulders as she bade him speed into the thickest hurly-burly of
the fight.
Now there was a certain rich and honourable man among the Trojans,
priest of Vulcan, and his name was Dares. He had two sons, Phegeus and
Idaeus, both of them skilled in all the arts of war. These two came
forward from the main body of Trojans, and set upon Diomed, he being
on foot, while they fought from their chariot. When they were close up
to one another, Phegeus took aim first, but his spear went over
Diomed's left shoulder without hitting him. Diomed then threw, and his
spear sped not in vain, for it hit Phegeus on the breast near the
nipple, and he fell from his chariot. Idaeus did not dare to
bestride his brother's body, but sprang from the chariot and took to
flight, or he would have shared his brother's fate; whereon Vulcan
saved him by wrapping him in a cloud of darkness, that his old
father might not be utterly overwhelmed with grief; but the son of
Tydeus drove off with the horses, and bade his followers take them
to the ships. The Trojans were scared when they saw the two sons of
Dares, one of them in fright and the other lying dead by his
chariot. Minerva, therefore, took Mars by the hand and said, "Mars,
Mars, bane of men, bloodstained stormer of cities, may we not now
leave the Trojans and Achaeans to fight it out, and see to which of
the two Jove will vouchsafe the victory? Let us go away, and thus
avoid his anger."
So saying, she drew Mars out of the battle, and set him down upon
the steep banks of the Scamander. Upon this the Danaans drove the
Trojans back, and each one of their chieftains killed his man. First
King Agamemnon flung mighty Odius, captain of the Halizoni, from his
chariot. The spear of Agamemnon caught him on the broad of his back,
just as he was turning in flight; it struck him between the
shoulders and went right through his chest, and his armour rang
rattling round him as he fell heavily to the ground.
Then Idomeneus killed Phaesus, son of Borus the Meonian, who had
come from Varne. Mighty Idomeneus speared him on the right shoulder as
he was mounting his chariot, and the darkness of death enshrouded
him as he fell heavily from the car.
The squires of Idomeneus spoiled him of his armour, while
Menelaus, son of Atreus, killed Scamandrius the son of Strophius, a
mighty huntsman and keen lover of the chase. Diana herself had
taught him how to kill every kind of wild creature that is bred in
mountain forests, but neither she nor his famed skill in archery could
now save him, for the spear of Menelaus struck him in the back as he
was flying; it struck him between the shoulders and went right through
his chest, so that he fell headlong and his armour rang rattling round
him.
Meriones then killed Phereclus the son of Tecton, who was the son of

[...] Read more

poem by , translated by Samuel ButlerReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

L’Invention

O fils du Mincius, je te salue, ô toi
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi!
Et vous, à qui jadis, pour créer l'harmonie,
L'Attique et l'onde Égée, et la belle Ionie,
Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
Des moeurs simples, des lois, la paix, la liberté,
Un langage sonore aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines!
Nul âge ne verra pâlir vos saints lauriers,
Car vos pas inventeurs ouvrirent les sentiers;
Et du temple des arts que la gloire environne
Vos mains ont élevé la première colonne.
A nous tous aujourd'hui, vos faibles nourrissons,
Votre exemple a dicté d'importantes leçons.
Il nous dit que nos mains, pour vous être fidèles,
Y doivent élever des colonnes nouvelles.
L'esclave imitateur naît et s'évanouit;
La nuit vient, le corps reste, et son ombre s'enfuit.

Ce n'est qu'aux inventeurs que la vie est promise.
Nous voyons les enfants de la fière Tamise,
De toute servitude ennemis indomptés;
Mieux qu'eux, par votre exemple, à vous vaincre excités,
Osons; de votre gloire éclatante et durable
Essayons d'épuiser la source inépuisable.
Mais inventer n'est pas, en un brusque abandon,
Blesser la vérité, le bon sens, la raison;
Ce n'est pas entasser, sans dessein et sans forme,
Des membres ennemis en un colosse énorme;
Ce n'est pas, élevant des poissons dans les airs,
A l'aile des vautours ouvrir le sein des mers;
Ce n'est pas sur le front d'une nymphe brillante
Hérisser d'un lion la crinière sanglante:
Délires insensés! fantômes monstrueux!
Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux!
Ces transports déréglés, vagabonde manie,
Sont l'accès de la fièvre et non pas du génie;
D'Ormus et d'Ariman ce sont les noirs combats,
, partout confondus, la vie et le trépas,
Les ténèbres, le jour, la forme et la matière,
Luttent sans être unis; mais l'esprit de lumière
Fait naître en ce chaos la concorde et le jour:
D'éléments divisés il reconnaît l'amour,
Les rappelle; et partout, en d'heureux intervalles,
Sépare et met en paix les semences rivales.
Ainsi donc, dans les arts, l'inventeur est celui
Qui peint ce que chacun put sentir comme lui;
Qui, fouillant des objets les plus sombres retraites,
Étale et fait briller leurs richesses secrètes;
Qui, par des noeuds certains, imprévus et nouveaux,

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Le Mendiant

C'était quand le printemps a reverdi les prés.
La fille de Lycus, vierge aux cheveux dorés,
Sous les monts Achéens, non loin de Cérynée,

Errait à l'ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de frêne,
Entouraient de Lycus le fertile domaine.
Soudain, à l'autre bord,
Du fond d'un bois épais, un noir fantôme sort,
Tout pâle, demi-nu, la barbe hérissée:
Il remuait à peine une lèvre glacée,
Des hommes et des dieux implorait le secours,
Et dans la forêt sombre errait depuis deux jours;
Il se traîne, il n'attend qu'une mort douloureuse;
Il succombe. L'enfant, interdite et peureuse,
A ce hideux aspect sorti du fond des bois,
Veut fuir; mais elle entend sa lamentable voix.
Il tend les bras, il tombe à genoux; il lui crie
Qu'au nom de tous les dieux il la conjure, il prie,
Et qu'il n'est point à craindre, et qu'une ardente faim
L'aiguillonne et le tue, et qu'il expire enfin.

'Si, comme je le crois, belle dès ton enfance,
C'est le dieu de ces eaux qui t'a donné naissance,
Nymphe, souvent les voeux des malheureux humains
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains,
Ou si c'est quelque front porteur d'une couronne
Qui te nomme sa fille et te destine au trône,
Souviens-toi, jeune enfant, que le ciel quelquefois
Venge les opprimés sur la tête des rois.
Belle vierge, sans doute enfant d'une déesse,
Crains de laisser périr l'étranger en détresse:
L'étranger qui supplie est envoyé des dieux.'

Elle reste. A le voir, elle enhardit ses yeux,
. . . . . . . . et d'une voix encore
Tremblante: 'Ami, le ciel écoute qui l'implore.
Mais ce soir, quand la nuit descend sur l'horizon,
Passe le pont mobile, entre dans la maison;
J'aurai soin qu'on te laisse entrer sans méfiance.
Pour la douzième fois célébrant ma naissance,
Mon père doit donner une fête aujourd'hui.
Il m'aime, il n'a que moi: viens t'adresser à lui,
C'est le riche Lycus. Viens ce soir; il est tendre,
Il est humain: il pleure aux pleurs qu'il voit répandre.'
Elle achève ces mots, et, le coeur palpitant,
S'enfuit; car l'étranger sur elle, en l'écoutant,
Fixait de ses yeux creux l'attention avide.
Elle rentre, cherchant dans le palais splendide
L'esclave près de qui toujours ses jeunes ans

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Pan

C’était au temps
les grands Dieux de marbre et dor
Ne vivaient plus quen leurs statues ;
On les voyait encor,
Debout et nues,
Au seuil des temples clairs
A tuiles dor,
Avec la mer
Derrière eux, éclatante, innombrable et sereine,
A l’horizon...

C’est ainsi que je les ai vus, étant petit,
Figures vaines
Dont on m’apprit,
Sans doute en riant d’eux, les formes et les noms ;
Et je riais, enfant, à les voir et de voir
Celui-là, le plus grand, dont l’ombre, vers le soir,
S’allongeait à ses pieds, lourde et grave,
Parce que sa statue était faite d’airain :
C’était le Maître Souverain,
Que nul ne brave,
Zeus !

Et comme, ainsi que je l’ai dit,
Son ombre était énorme et moi petit,
Je m’asseyais dans sa fraîcheur déjà nocturne
Et je jouais avec des pierres, une à une,
Mais l’aigle courroucé qui veillait près de lui
Me regardait et j’avais peur, étant petit.

Et c’est ainsi que j’ai connu lui et les autres.
Apollon
Avec sa lyre ; Hermès, les ailes aux talons
Et deux ailes de même encore à son pétase ;
Mars qui brandit le glaive ; et, nu, la barbe rase,
Le torse blanc, la chair heureuse et dans sa main
Portant le thyrse double et la pomme de pin,
Bacchus qui, couronné de pampre et toujours beau,
A sa tempe sans ride assure son bandeau,
Et Neptune barbu d’algues et dont l’oreille
Compare dans le vent qui l’apporte pareille
La rumeur de la mer à celle des forêts ;
Et les Déesses et Cypris au rire frais
Dont fleurissent les seins et dont mûrit la bouche,
Et la grande Junon, sérieuse et farouche,
Et Diane hautaine et farouche comme elle,
Et Minerve casquée et l’antique Cybèle,
Tous ceux que l’univers honora d’âge en âge...
Mais tous n’étaient plus rien que de vaines images,
Et, qu’ils fussent sculptés dans le marbre ou dans lor,

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Victor Hugo

Claire

Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !

La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?

Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse,
Que ta mère jadis berçait de sa chanson,
Qui d'abord la charmas avec ta petitesse
Et plus tard lui remplis de clarté l'horizon,

Voilà donc que tu dors sous cette pierre grise !
Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
L'astre attire le lys, et te voilà reprise,
O vierge, par l'azur, cette virginité !

Te voilà remontée au firmament sublime,
Échappée aux grands cieux comme la grive aux bois,
Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongée à l'abîme
Des rayons, des amours, des parfums et des voix !


Nous ne t'entendrons plus rire en notre nuit noire.
Nous voyons seulement, comme pour nous bénir,
Errer dans notre ciel et dans notre mémoire
Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir !

Pressentais-tu déjà ton sombre épithalame ?
Marchant sur notre monde à pas silencieux,
De tous les idéals tu composais ton âme,
Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux !

En te voyant si calme et toute lumineuse,
Les coeurs les plus saignants ne haïssaient plus rien.
Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse ,
Et, comme Ruth l'épi, tu ramassais le bien.

La nature, ô front pur, versait sur toi sa grâce,
L'aurore sa candeur, et les champs leur bonté ;
Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe,
Toute cette douceur dans toute ta beauté !

Chaste, elle paraissait ne pas être autre chose
Que la forme qui sort des cieux éblouissants ;
Et de tous les rosiers elle semblait la rose,
Et de tous les amours elle semblait l'encens.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

La Course

Vous m’avez dit :
Laisse-les vivre
Là-bas...
Que t’importent leurs bonds ou leurs pas
Sur l’herbe de l’aurore ou l’herbe de midi,
M’avez-vous dit ?

C’est vrai. Ma maison est haute et belle sur la place.
C’est vrai que ma maison est haute et belle et vaste,
Faite de marbre avec un toit de tuiles dor ;
J’y vis ; j’y dors ;

Mon pas y traîne sur les dalles
Le cuir taillé de mes sandales,
Et mon manteau sur le pavé
Frôle son bruit de laine souple.
J’ai des amis, le poing levé,
Qui heurtent, en chantant, leurs coupes
A la beauté !
On entre ; on sort.
Ma maison est vaste sous son toit de tuiles dor,
Chacun dit : Notre hôte est heureux.
Et moi aussi je dis comme eux,
Tout bas :
A quoi bon vivre,
Là-bas,
A quoi bon vivre ailleurs qu’ici...

Puis le soir vient et je suis seul alors dans l’ombre
Et je ferme les yeux...

Alors :
Il me semble que l’ombre informe, peu à peu,
Tressaille, tremble, vibre et s’anime et se meut
Et sourdement s’agite en son silence obscur ;
J’entends craquer la poutre et se fendre le mur

Et voici, par sa fente invisible et soudaine,
Que, sournoise d’abord et perceptible à peine,
Une odeur de forêt, d’eau vive et d’herbe chaude,
Pénètre, se répand, rampe, circule et rôde
Et, plus forte, plus ample et plus universelle,
S’accroît, se multiplie et m’apporte avec elle
Les diverses senteurs que la terre sacrée,
Forestière, rustique, aride ou labourée,
Mêle au vent de la nuit, du soir ou de l’aurore ;
Et bientôt, peu à peu, toute l’ombre est sonore.
Elle bourdonne ainsi qu’une ruche éveillée
Qui murmure au soleil à travers la feuillée,
Après la pluie oblique et l’averse pesante ;

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Homer

The Iliad: Book 23

Thus did they make their moan throughout the city, while the
Achaeans when they reached the Hellespont went back every man to his
own ship. But Achilles would not let the Myrmidons go, and spoke to
his brave comrades saying, "Myrmidons, famed horsemen and my own
trusted friends, not yet, forsooth, let us unyoke, but with horse
and chariot draw near to the body and mourn Patroclus, in due honour
to the dead. When we have had full comfort of lamentation we will
unyoke our horses and take supper all of us here."
On this they all joined in a cry of wailing and Achilles led them in
their lament. Thrice did they drive their chariots all sorrowing round
the body, and Thetis stirred within them a still deeper yearning.
The sands of the seashore and the men's armour were wet with their
weeping, so great a minister of fear was he whom they had lost.
Chief in all their mourning was the son of Peleus: he laid his
bloodstained hand on the breast of his friend. "Fare well," he
cried, "Patroclus, even in the house of Hades. I will now do all
that I erewhile promised you; I will drag Hector hither and let dogs
devour him raw; twelve noble sons of Trojans will I also slay before
your pyre to avenge you."
As he spoke he treated the body of noble Hector with contumely,
laying it at full length in the dust beside the bier of Patroclus. The
others then put off every man his armour, took the horses from their
chariots, and seated themselves in great multitude by the ship of
the fleet descendant of Aeacus, who thereon feasted them with an
abundant funeral banquet. Many a goodly ox, with many a sheep and
bleating goat did they butcher and cut up; many a tusked boar
moreover, fat and well-fed, did they singe and set to roast in the
flames of Vulcan; and rivulets of blood flowed all round the place
where the body was lying.
Then the princes of the Achaeans took the son of Peleus to
Agamemnon, but hardly could they persuade him to come with them, so
wroth was he for the death of his comrade. As soon as they reached
Agamemnon's tent they told the serving-men to set a large tripod
over the fire in case they might persuade the son of Peleus 'to wash
the clotted gore from this body, but he denied them sternly, and swore
it with a solemn oath, saying, "Nay, by King Jove, first and mightiest
of all gods, it is not meet that water should touch my body, till I
have laid Patroclus on the flames, have built him a barrow, and shaved
my head- for so long as I live no such second sorrow shall ever draw
nigh me. Now, therefore, let us do all that this sad festival demands,
but at break of day, King Agamemnon, bid your men bring wood, and
provide all else that the dead may duly take into the realm of
darkness; the fire shall thus burn him out of our sight the sooner,
and the people shall turn again to their own labours."
Thus did he speak, and they did even as he had said. They made haste
to prepare the meal, they ate, and every man had his full share so
that all were satisfied. As soon as they had had had enough to eat and
drink, the others went to their rest each in his own tent, but the son
of Peleus lay grieving among his Myrmidons by the shore of the
sounding sea, in an open place where the waves came surging in one

[...] Read more

poem by , translated by Samuel ButlerReport problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Victor Hugo

A des oiseaux envolés

Enfants ! - Oh ! revenez ! Tout à l'heure, imprudent,
Je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
Rauque et tout hérissé de paroles moroses.
Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?
Quel crime ? quel exploit ? quel forfait insensé ?
Quel vase du Japon en mille éclats brisé ?
Quel vieux portrait crevé ? Quel beau missel gothique
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastique ?
Non, rien de tout cela. Vous aviez seulement,
Ce matin, restés seuls dans ma chambre un moment,
Pris, parmi ces papiers que mon esprit colore,
Quelques vers, groupe informe, embryons près d'éclore,
Puis vous les aviez mis, prompts à vous accorder,
Dans le feu, pour jouer, pour voir, pour regarder
Dans une cendre noire errer des étincelles,
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacelles,
Ou comme, de fenêtre en fenêtre, on peut voir
Des lumières courir dans les maisons le soir.

Voilà tout. Vous jouiez et vous croyiez bien faire.

Belle perte, en effet ! beau sujet de colère !
Une strophe, mal née au doux bruit de vos jeux,
Qui remuait les mots d'un vol trop orageux !
Une ode qui chargeait d'une rime gonflée
Sa stance paresseuse en marchant essoufflée !
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant
Comme des écoliers qui sortent de leur banc !
Un autre eût dit : - Merci ! Vous ôtez une proie
Au feuilleton méchant qui bondissait de joie
Et d'avance poussait des rires infernaux
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journaux. -
Moi, je vous ai grondés. Tort grave et ridicule !

Nains charmants que n'eût pas voulu fâcher Hercule,
Moi, je vous ai fait peur. J'ai, rêveur triste et dur,
Reculé brusquement ma chaise jusqu'au mur,
Et, vous jetant ces noms dont l'envieux vous nomme,
J'ai dit : - Allez-vous-en ! laissez-moi seul ! - Pauvre homme !
Seul ! le beau résultat ! le beau triomphe ! seul !
Comme on oublie un mort roulé dans son linceul,
Vous m'avez laissé là, l'oeil fixé sur ma porte,
Hautain, grave et puni. - Mais vous, que vous importe !
Vous avez retrouvé dehors la liberté,
Le grand air, le beau parc, le gazon souhaité,
L'eau courante où l'on jette une herbe à l'aventure,
Le ciel bleu, le printemps, la sereine nature,
Ce livre des oiseaux et des bohémiens,
Ce poème de Dieu qui vaut mieux que les miens,
Où l'enfant peut cueillir la fleur, strophe vivante,

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

The Aeneid of Virgil: Book 10

THE GATES of heav’n unfold: Jove summons all
The gods to council in the common hall.
Sublimely seated, he surveys from far
The fields, the camp, the fortune of the war,
And all th’ inferior world. From first to last, 5
The sov’reign senate in degrees are plac’d.
Then thus th’ almighty sire began: “Ye gods,
Natives or denizens of blest abodes,
From whence these murmurs, and this change of mind,
This backward fate from what was first design’d? 10
Why this protracted war, when my commands
Pronounc’d a peace, and gave the Latian lands?
What fear or hope on either part divides
Our heav’ns, and arms our powers on diff’rent sides?
A lawful time of war at length will come, 15
(Nor need your haste anticipate the doom),
When Carthage shall contend the world with Rome,
Shall force the rigid rocks and Alpine chains,
And, like a flood, come pouring on the plains.
Then is your time for faction and debate, 20
For partial favor, and permitted hate.
Let now your immature dissension cease;
Sit quiet, and compose your souls to peace.”
Thus Jupiter in few unfolds the charge;
But lovely Venus thus replies at large: 25
“O pow’r immense, eternal energy,
(For to what else protection can we fly?)
Seest thou the proud Rutulians, how they dare
In fields, unpunish’d, and insult my care?
How lofty Turnus vaunts amidst his train, 30
In shining arms, triumphant on the plain?
Ev’n in their lines and trenches they contend,
And scarce their walls the Trojan troops defend:
The town is fill’d with slaughter, and o’erfloats,
With a red deluge, their increasing moats. 35
Æneas, ignorant, and far from thence,
Has left a camp expos’d, without defense.
This endless outrage shall they still sustain?
Shall Troy renew’d be forc’d and fir’d again?
A second siege my banish’d issue fears, 40
And a new Diomede in arms appears.
One more audacious mortal will be found;
And I, thy daughter, wait another wound.
Yet, if with fates averse, without thy leave,
The Latian lands my progeny receive, 45
Bear they the pains of violated law,
And thy protection from their aid withdraw.
But, if the gods their sure success foretell;
If those of heav’n consent with those of hell,
To promise Italy; who dare debate 50

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

L'action

Lassé des mots, lassé des livres,
Qui tiédissent la volonté,
Je cherche, au fond de ma fierté,
L'acte qui sauve et qui délivre.

La vie, elle est là-bas, violente et féconde,
Qui mord, à galops fous, les grands chemins du monde.
Dans le tumulte et la poussière,
Les forts se sont pendus à sa crinière
Et, soulevés par elle et par ses bonds,
De prodige en prodige,
Ils ont gravi, à travers pluie et vent, les monts
Des audaces et des vertiges.

L'action !
J'en sais qui la dressent dans l'air
Tragiquement, sur ciel d'orage,
Avec des bras en sang et des clameurs de rage ;
D'autres qui la rêvent sourde et profonde,
Comme une mer
Dont l'abîme repousse et rejette les ondes.
J'en sais qui l'espèrent vêtue
Du silence charmeur des fleurs et des statues.

J'en sais qui l'évoquent partout
Où la douleur se crispe, où la démence bout,

J'en sais qui la cherchent encore,
Durant la nuit, jusqu'à l'aurore,
Alors déjà qu'elle est debout, au seuil
Doux et serein de leur orgueil.

La vie en cris ou en silence,
La vie en lutte ou en accord,
Avec la vie, avec la mort,
La vie âpre, la vie intense,
Elle est là-bas, sous des pôles de cristal blanc
Où l'homme innove un chemin lent ;
Elle est ici dans la ferveur ou dans la haine
De l'ascendante et rouge ardeur humaine ;
Elle est parmi les flots des mers et leur terreur
Sur des plages dont nul n'a exploré l'horreur ;
Elle est dans les forêts aux floraisons lyriques,
Qui décorent les monts et les îles d'Afrique ;
Elle est où chaque effort grandit,
Geste à geste, vers l'infini,
Où le génie extermine les gloses,
Criant les faits, montrant les causes
Et préparant l'élan des géantes métamorphoses.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

La Louange des eaux, des arbres et des dieux

Plus même un cygne errant aux herbes quil remue
Dans l’eau silencieuse et déserte aujourd’hui,
De l’ombre de son aile en marquant l’heure aiguë
Ne trouble les bassins où rôde son ennui.

La source souterraine où le flot pur abonde
Confond son frais cristal à leur tiède torpeur,
Et son onde secrète au lieu que vagabonde
Se disperse, s’ajoute et se mêle à la leur ;

Plutôt que d’arroser les roses riveraines,
De sourdre en les roseaux et, du soir au matin,
De chanter et de rire aux gorges des fontaines,
Elle entre au lourd sommeil des antiques bassins.

Je sais bien que, parfois, pour un faste suprême,
Le parc silencieux peut ranimer ses eaux
Et d’un fluide, clair et mouvant diadème,
Couronner sa tristesse et sacrer son repos ;

Alors s’épanouit, monte, bifurque et fuse
Le jet qui joue au ciel un clair bouquet vivant
Et, bruine, pluie éparse et poussière confuse,
S’irise aux feux du prisme et se disperse au vent.

Ce qui fut neige, éclairs, cristal et pierreries
Retombe et flotte encor sur le bassin troublé
Et bave et rôde autour des bêtes accroupies,
Béantes de l’effort leur col s’est enflé.

Car l’eau, pour qu’elle darde, étincelle et jaillisse,
A passé par leur gorge en hoquets lumineux,
Lavant le bronze rauque et mouillant le plomb lisse
rampe un ventre mou près d’un dos épineux.

Je sais que pour dompter la horde fabuleuse
Qui aboie en silence et qui hurle sans voix
Et jette à leurs pieds nus sa colère écumeuse,
Il est toujours des dieux debout et l’arc aux doigts.

J’en ai vu qui dressaient sous la pluie irisée
Le sceptre, le trident, la massue et la faux
Et, divins moissonneurs de la gerbe brisée,
Cassaient d’un geste dur la tige des jets d’eaux ;

D’autres, le pied au socle ou serrés dans la gaîne
Qui porte leur stature ou qui leur monte au flanc,
Et l’un d’eux dont la course éternellement vaine
Précipitait encor son immobile élan.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Victor Hugo

La Fée Et La Péri (The Fay And The Peri)

I

Enfants ! si vous mouriez, gardez bien qu'un esprit
De la route des cieux ne détourne votre âme !
Voici ce qu'autrefois un vieux sage m'apprit : -
Quelques démons, sauvés de l'éternelle flamme,
Rebelles moins pervers que l'Archange proscrit,
Sur la terre, où le feu, l'onde ou l'air les réclame,
Attendent, exilés, le jour de Jésus-Christ.
Il en est qui, bannis des célestes phalanges,
Ont de si douces voix qu'on les prend pour des anges.
Craignez-les : pour mille ans exclus du paradis,
Ils vous entraîneraient, enfants, au purgatoire ! -
Ne me demandez pas d'où me vient cette histoire;
Nos pères l'ont contée; et moi, je la redis.


II

LA PÉRI
vas-tu donc, jeune âme?... Écoute !
Mon palais pour toi veut s'ouvrir.
Suis-moi, des cieux quitte la route;
Hélas ! tu t'y perdrais sans doute,
Nouveau-né, qui viens de mourir !
Tu pourras jouer à toute heure
Dans mes beaux jardins aux fruits d'or;
Et de ma riante demeure
Tu verras ta mère qui pleure
Près de ton berceau, tiède encor.
Des Péris je suis la plus belle;
Mes sueurs règnent naît le jour;
Je brille en leur troupe immortelle,
Comme entre les fleurs brille celle
Que l'on cueille en rêvant d'amour.
Mon front porte un turban de soie;
Mes bras de rubis sont couverts;
Quand mon vol ardent se déploie,
L'aile de pourpre qui tournoie
Roule trois yeux de flamme ouverts.
Plus blanc qu'une lointaine voile,
Mon corps n'en a point la pâleur;
En quelque lieu qu'il se dévoile,
Il l'éclaire comme une étoile,
Il l'embaume comme une fleur.


LA FÉE

Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

A la gloire du vent

- Toi qui t'en vas là-bas,
Par toutes les routes de la terre,
Homme tenace et solitaire,
Vers vas-tu, toi qui t'en vas ?

- J'aime le vent, l'air et l'espace ;
Et je m'en vais sans savoir ,
Avec mon coeur fervent et fou,
Dans l'air qui luit et dans le vent qui passe.

- Le vent est clair dans le soleil,
Le vent est frais sur les maisons,
Le vent incline, avec ses bras vermeils,
De l'un à l'autre bout des horizons,
Les fleurs rouges et les fauves moissons.

- Le Sud, l'Ouest, l'Est, le Nord,
Avec leurs paumes d'or,
Avec leurs poings de glace,
Se rejettent le vent qui passe.

- Voici qu'il vient des mers de Naple et de Messine
Dont le geste des dieux illuminait les flots ;
Il a creusé les vieux déserts où se dessinent
Les blancs festons de sable autour des verts îlots.
Son souffle est fatigué, son haleine timide,
L'herbe se courbe à peine aux pentes du fossé ;
Il a touché pourtant le front des pyramides
Et le grand sphinx l'a vu passer.

- La saison change, et lentement le vent s'exhume
Vêtu de pluie immense et de loques de brume.

- Voici qu'il vient vers nous des horizons blafards,
Angleterre, Jersey, Bretagne, Ecosse, Irlande,
novembre suspend les torpides guirlandes
De ses astres noyés, en de pâles brouillards ;
Il est parti, le vent sans joie et sans lumière :
Comme un aveugle, il erre au loin sur l'océan
Et, dès qu'il touche un cap ou qu'il heurte une pierre,
L'abîme érige un cri géant.

- Printemps, quand tu parais sur les plaines désertes,
Le vent froidit et gerce encor ta beauté verte.

- Voici qu'il vient des longs pays luit Moscou,
Où le Kremlin et ses dômes en or qui bouge
Mirent et rejettent au ciel les soleils rouges ;
Le vent se cabre ardent, rugueux, terrible et fou,
Mord la steppe, bondit d'Ukraine en Allemagne,

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Victor Hugo

A Villequier

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux ;

Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure
Je sors, pâle et vainqueur,
Et que je sens la paix de la grande nature
Qui m'entre dans le cœur ;

Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
Emu par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;

Maintenant, ô mon Dieu ! que j'ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l'ombre
Elle dort pour jamais ;

Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles,
Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
Je reprends ma raison devant l'immensité ;

Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;
Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé ;

Je viens à vous, Seigneur ! confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent ;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement ;

Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,
Possédez l'infini, le réel, l'absolu ;
Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste
Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu !

Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive
Par votre volonté.
L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive,
Roule à l'éternité.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Victor Hugo

Guitare

Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
' Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !

Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie

Il faut user.
Elle était jeune et son oeil plein de joie
Faisait penser. -
À ce vieillard qu'un enfant accompagne
jetez un sou ! ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou ! -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous le verrou ... -

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Salut à Versailles

Celui dont l’âme est triste et qui porte à lautomne
Son cœur brûlant encor des cendres de l’été,
Est le Prince sans sceptre et le Roi sans couronne
De votre solitude et de votre beauté.

Car ce quil cherche en vous, ô jardins de silence,
Sous votre ombrage grave où le bruit de ses pas
Poursuit en vain l’écho qui toujours le devance,
Ce quil cherche en votre ombre, ô jardins, ce n’est pas
Le murmure secret de la rumeur illustre,
Dont le siècle a rempli vos bosquets toujours beaux,
Ni quelque vaine gloire accoudée au balustre,
Ni quelque jeune grâce au bord des fraîches eaux ;

Il ne demande pas quy passe ou quy revienne
Le héros immortel ou le vivant fameux
Dont la vie orgueilleuse, éclatante et hautaine
Fut l’astre et le soleil de ces augustes lieux.

Ce quil veut, c’est le calme et c’est la solitude,
La perspective avec l’allée et l’escalier,
Et le rond-point, et le parterre, et l’attitude
De l’if pyramidal auprès du buis taillé ;

La grandeur taciturne et la paix monotone
De ce mélancolique et suprême séjour ;
Et ce parfum de soir et cette odeur dautomne
Qui s’exhalent de l’ombre avec la fin du jour.

*


O toi que l’aube effraie, ô toi qui crains l’aurore,
Et que ne tentent plus la route et le chemin,
Quitte la ville vaine, arrogante et sonore
Qui parle avec des voix de soleil ou d’airain.

C’est là que l’homme fait sa boue et sa poussière
Pour élever son mur autour de l’horizon ;
Mais toi, dont le désir n’apporte plus sa pierre
Au travail en commun qui bâtit la maison,

Laisse ceux dont le bloc charge, sans qu’elle plie,
L’épaule et dont les bras sont propres aux fardeaux,
Se construire sans toi les demeures de vie
Et va vivre ton songe en la Cité des Eaux.

*

L’onde ne chante plus en tes mille fontaines,

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
Guillaume Apollinaire

Vendémiaire

Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi
Je vivais à l'époque finissaient les rois
Tour à tour ils mouraient silencieux et tristes
Et trois fois courageux devenaient trismégistes

Que Paris était beau à la fin de septembre
Chaque nuit devenait une vigne les pampres
Répandaient leur clarté sur la ville et là-haut
Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux
De ma gloire attendaient la vendange de l'aube

Un soir passant le long des quais déserts et sombres
En rentrant à Auteuil j'entendis une voix
Qui chantait gravement se taisant quelquefois
Pour que parvînt aussi sur les bords de la Seine
La plainte d'autres voix limpides et lointaines

Et j'écoutai longtemps tous ces chants et ces cris
Qu'éveillait dans la nuit la chanson de Paris

J'ai soif villes de France et d'Europe et du monde
Venez toutes couler dans ma gorge profonde

Je vis alors que déjà ivre dans la vigne
Paris Vendangeait le raisin le plus doux de la terre
Ces grains miraculeux qui aux treilles chantèrent

Et Rennes répondit avec Quimper et Vannes
Nous voici ô Paris Nos maisons nos habitants
Ces grappes de nos sens qu'enfanta le soleil
Se sacrifient pour te désaltérer trop avide merveille
Nous t'apportons tous les cerveaux les cimetières les murailles
Ces berceaux pleins de cris que tu n'entendras pas
Et d'amont en aval nos pensées ô rivières
Les oreilles des écoles et nos mains rapprochées
Aux doigts allongés nos mains les clochers

Et nous t'apportons aussi cette souple raison
Que le mystère clôt comme une porte la maison
Ce mystère courtois de la galanterie
Ce mystère fatal fatal d'une autre vie
Double raison qui est au-delà de la beauté
Et que la Grèce n'a pas connue ni l'Orient
Double raison de la Bretagne lame à lame
L'océan châtre peu à peu l'ancien continent

Et les villes du Nord répondirent gaiement

Ô Paris nous voici boissons vivantes
Les viriles cités dégoisent et chantent

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

The Aeneid of Virgil: Book 11

SCARCE had the rosy Morning rais’d her head
Above the waves, and left her wat’ry bed;
The pious chief, whom double cares attend
For his unburied soldiers and his friend,
Yet first to Heav’n perform’d a victor’s vows: 5
He bar’d an ancient oak of all her boughs;
Then on a rising ground the trunk he plac’d,
Which with the spoils of his dead foe he grac’d.
The coat of arms by proud Mezentius worn,
Now on a naked snag in triumph borne, 10
Was hung on high, and glitter’d from afar,
A trophy sacred to the God of War.
Above his arms, fix’d on the leafless wood,
Appear’d his plumy crest, besmear’d with blood:
His brazen buckler on the left was seen; 15
Truncheons of shiver’d lances hung between;
And on the right was placed his corslet, bor’d;
And to the neck was tied his unavailing sword.
A crowd of chiefs inclose the godlike man,
Who thus, conspicuous in the midst, began: 20
“Our toils, my friends, are crown’d with sure success;
The greater part perform’d, achieve the less.
Now follow cheerful to the trembling town;
Press but an entrance, and presume it won.
Fear is no more, for fierce Mezentius lies, 25
As the first fruits of war, a sacrifice.
Turnus shall fall extended on the plain,
And, in this omen, is already slain.
Prepar’d in arms, pursue your happy chance;
That none unwarn’d may plead his ignorance, 30
And I, at Heav’n’s appointed hour, may find
Your warlike ensigns waving in the wind.
Meantime the rites and fun’ral pomps prepare,
Due to your dead companions of the war:
The last respect the living can bestow, 35
To shield their shadows from contempt below.
That conquer’d earth be theirs, for which they fought,
And which for us with their own blood they bought;
But first the corpse of our unhappy friend
To the sad city of Evander send, 40
Who, not inglorious, in his age’s bloom,
Was hurried hence by too severe a doom.”
Thus, weeping while he spoke, he took his way,
Where, new in death, lamented Pallas lay.
Acoetes watch’d the corpse; whose youth deserv’d 45
The father’s trust; and now the son he serv’d
With equal faith, but less auspicious care.
Th’ attendants of the slain his sorrow share.
A troop of Trojans mix’d with these appear,
And mourning matrons with dishevel’d hair. 50

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share

Hermes

FRAGMENT I.--PROLOGUE.

Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
Sous deux injustes lois les hommes sont rangés:
Les uns, princes et grands, d'une avide opulence
Étalent sans pudeur la barbare insolence;
Les autres, sans pudeur, vils clients de ces grands,
Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans.
Admirer ces palais aux colonnes hautaines
Dont eux-mêmes ont payé les splendeurs inhumaines,
Qu'eux-mêmes ont arrachés aux entrailles des monts,
Et tout trempés encor des sueurs de leurs fronts.

Moi, je me plus toujours, client de la nature,
A voir son opulence et bienfaisante et pure,
Cherchant loin de nos murs les temples, les palais
Où la Divinité me révèle ses traits,
Ces monts, vainqueurs sacrés des fureurs du tonnerre,
Ces chênes, ces sapins, premiers-nés de la terre.
Les pleurs des malheureux n'ont point teint ces lambris.
D'un feu religieux le saint poète épris
Cherche leur pur éther et plane sur leur cime.
Mer bruyante, la voix du poète sublime
Lutte contre les vents; et tes flots agités
Sont moins forts, moins puissants que ses vers indomptés.
A l'aspect du volcan, aux astres élancée,
Luit, vole avec l'Etna, la bouillante pensée.
Heureux qui sait aimer ce trouble auguste et grand!
Seul, il rêve en silence à la voix du torrent
Qui le long des rochers se précipite et tonne;
Son esprit en torrent et s'élance et bouillonne.
Là, je vais dans mon sein méditant à loisir
Des chants à faire entendre aux siècles à venir;
Là, dans la nuit des coeurs qu'osa sonder Homère,
Cet aveugle divin et me guide et m'éclaire.
Souvent mon vol, armé des ailes de Buffon,
Franchit avec Lucrèce, au flambeau de Newton,
La ceinture d'azur sur le globe étendue.
Je vois l'être et la vie et leur source inconnue,
Dans les fleuves d'éther tous les mondes roulants.
Je poursuis la comète aux crins étincelants,
Les astres et leurs poids, leurs formes, leurs distances;
Je voyage avec eux dans leurs cercles immenses.
Comme eux, astre, soudain je m'entoure de feux;
Dans l'éternel concert je me place avec eux:
En moi leurs doubles lois agissent et respirent:
Je sens tendre vers eux mon globe qu'ils attirent;
Sur moi qui les attire ils pèsent à leur tour.
Les éléments divers, leur haine, leur amour,
Les causes, l'infini s'ouvre à mon oeil avide.

[...] Read more

poem by Report problemRelated quotes
Added by Poetry Lover
Comment! | Vote! | Copy!

Share
 

Search


Recent searches | Top searches