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Un toit, là-bas

Oh ! la maison perdue, au fond du vieil hiver,
Dans les dunes de Flandre et les vents de la mer.

Une lampe de cuivre éclaire un coin de chambre ;
Et c'est le soir, et c'est la nuit, et c'est novembre.

Dès quatre heures, on a fermé les lourds volets ;
Le mur est quadrillé par l'ombre des filets.

Autour du foyer pauvre et sous le plafond, rôde
L'odeur du goémon, de l'algue et de l'iode.

Le père, après deux jours de lutte avec le flot
Est revenu du large, et repose, là-haut ;

La mère allaite, et la flamme qui diminue
N'éclaire plus la paix de sa poitrine nue.

Et lent, et s'asseyant sur l'escabeau boitant,
Le morne aïeul a pris sa pipe, et l'on n'entend

Dans le logis, où chacun vit à l'étouffée,
Que ce vieillard qui fume à pesantes bouffées.

Mais au-dehors,
La meute innombrable des vents
Aboie, autour des seuils et des auvents ;
Ils viennent, d'au-delà des vagues effarées,
Dieu sait pour quelle atroce et nocturne curée ;
L'horizon est battu par leur course et leur vol,
Ils saccagent la dune, ils dépècent le sol ;
Leurs dents âpres et volontaires
Ragent et s'acharnent si fort
Qu'elles mordraient, jusqu'au fond de la terre,
Les morts.

Hélas, sous les cieux fous, la pauvre vie humaine
Abritant, près des flots, son angoisse et sa peine !

La mère et les enfants, et dans son coin, l'aïeul,
Bloc du passé, debout encor, mais vivant seul,

Et récitant, à bras lassés, chaque antienne,
Cahin-caha, des besognes quotidiennes.

Hélas! la pauvre vie, au fond du vieil hiver,
Lorsque la dune crie, et hurle avec la mer,

Et que la femme écoute, auprès du feu sans flamme,
On ne sait quoi de triste et de pauvre en son âme,

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