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Les meules qui brûlent

La plaine, au fond des soirs, s'est allumée,
Et les tocsins cassent leurs bonds de sons,
Aux quatre murs de l'horizon.

- Une meule qui brûle ! -

Par les sillages des chemins, la foule,
Par les sillages des villages, la foule houle
Et dans les cours, les chiens de garde ululent.

- Une meule qui brûle ! -

La flamme ronfle et casse et broie,
S'arrache des haillons qu'elle déploie,
Ou sinueuse et virgulante
S'enroule en chevelure ardente ou lente
Puis s'apaise soudain et se détache
Et ruse et se dérobe - ou rebondit encor :
Et voici, clairs, de la boue et de l'or,
Dans le ciel noir qui s'empanache.

- Quand brusquement une autre meule au loin s'allume ! -

Elle est immense - et comme un trousseau rouge
Qu'on agite de sulfureux serpents,
Les feux - ils sont passants sur les arpents
Et les fermes et les hameaux, où bouge,
De vitre à vitre, un caillot rouge.

- Une meule qui brûle ! -

Les champs ? ils s'illimitent en frayeurs ;
Des frondaisons de bois se lèvent en lueurs,
Sur les marais et les labours ;
Des étalons cabrés, vers la terreur hennissent ;
D'énormes vols d'oiseaux s'appesantissent
Et choient, dans les brasiers - et des cris sourds
Sortent du sol ; et c'est la mort,
Toute la mort brandie
Et ressurgie, aux poings en l'air de l'incendie.

Et le silence après la peur - quand, tout à coup, là-bas,
Formidable, dans le soir las,
Un feu nouveau remplit les fonds du crépuscule ?

- Une meule qui brûle ! -

Aux carrefours, des gens hagards
Font des gestes hallucinés,
Les enfants crient et les vieillards

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