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Les baptêmes

Vers son manoir de marbre,
Qui domine les bois,
L'évêque en fer et en orfroi,
Le dimanche, s'en va,
Moment d'éclair et d'or, parmi les lignes d'arbres.

Le ruisseau mire sa monture
Et son pennon de haut en bas,
SI bien qu'il marche, en son voyage,
Avec sa grande image
A ses côtés, sous la ramure,
De pas en pas.

Les bois ? - ils sont luisants d'aurore
Et frémissants des fleurs qui les décorent
Les mille doigts des brises frisent,
Avec des bonds et des surprises,
Les feuillages qu'ils chimérisent ;
L'ombre elle-même est claire ; là-haut,
Se balancent les cimes unanimes,
Tandis qu'au ras du sol - tel un joyau
Qui glisserait sur la lumière -
Ailes folles, passe un oiseau.

L'évêque, avec son glaive, avec sa lance,
Vêtu d'orfroi et d'acier blanc, s'avance :
Ses éperons de diamant
Semblent du feu de firmament ;
Et son image en or et en conquête
Dit au ruisseau qui la reflète :
' Je suis pure comme ton eau,
Celui qui me projette
En ton miroir a l'âme nette
Et le cceur haut. '

L'eau entendit ces paroles d'orgueil,
Fit un coude, puis s'éloigna de l'avenue,
Vers une grotte, où, sur le seuil,
Se baignait une enfant nue,
Jouant, avec ses mains et ses cheveux,
Joyeusement, dans les flots bleus.
Elle était fralche et douce ;
Belle comme un fruit qui luit,
Rouge, sur le coussin des mousses ;
L'ombre tombait des saules,
Feuille à feuille, sur ses épaules,
Et ses doigts vifs cherchaient à la saisir ;
Elle criait et s'oubliait en son plaisir
D'être, dans l'eau et le soleil, perdue.

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