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Dancing Shoes

Dancing shoes
On the wall above your bedside
Saw it all as we performed our pirouette
Fleshes fused
As the flicker of the candles
Threw upon the wall a single silhouette
Tu es dans ma coeur et dans ma tete
Dancing shoes
We have loved on distant beaches
Where the winter never reaches
There we fell
Dying swan
On the dawn you danced before me
Though your eyes were dark and stormy
I stood still
Qui peut dire le faux et le reel
Dancing shoes
Though the distances divide us
Theres a paradise inside us
We cant lose
Me and you
Dance a pas de deux
Forever
And I pray you never
Shed your dancing shoes

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John, I'm Only Dancing

(dancing) i'm having so much love
(dancing) too bad my back had gone
(dancing) boogie down with daddy now
I'd give my house in the country
If you'd slept it's so funky
(music) i'm dancing in the street
(ooh music) i've torn the shoes from my feet
(romancing) it's got me dirty and sweet
It's got you reeling and rocking
Won't you let the slender thing in
(rolling) i think it's all i can do
(rolling) just got me feeling you too
(rolling) get a little take a little
Get a little back
Jumping john the great goose is gone
Got a lion in my hand
Got a charlie on my back
(john) i'm only dancing
(she turns me on) i'm only dancing
(she turns me on) oh get you with me
(don't get me wrong) ah ha ha ha ha
(i'm only dancing, oh ho hooo)
(i'm only dancing, oh ho hooo)
(dancing) have you heard the news
(dancing) president has got the blues
(dancing) i tell you comfortably
If he gives it to you
He'd better take it from me
(said sir) i pick up the bones
(said sir) leave the numbers alone
(said sir) get off your telephone
Look the people in the eye
Tell them my oh my
Let your backbone slide
Buddy whistle and cry
(john)
(she turns me on) la la la la
(don't get me wrong) hmm hm hm
(i'm only dancing, oh hooo)
(john) i'm only dancing
(she turns me on) ah ha ha i'm only dancing
(she turns me on) i lost my feel
(don't get me wrong) i'm off on my way
(i'm only dancing, oh hooo) please dance with me
(i'm only dancing) please dance with me
(i'm only dancing, oh hooo)
(dancing, dancing, dancing, woh woh woh)
(dancing, dancing, dancing, woh woh woh)
(dancing, dancing, dancing, woh woh woh)
(dancing) i'm only (dancing) i'm only (dancing) i'm only (woh woh woh)

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L’Invention

O fils du Mincius, je te salue, ô toi
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi!
Et vous, à qui jadis, pour créer l'harmonie,
L'Attique et l'onde Égée, et la belle Ionie,
Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
Des moeurs simples, des lois, la paix, la liberté,
Un langage sonore aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines!
Nul âge ne verra pâlir vos saints lauriers,
Car vos pas inventeurs ouvrirent les sentiers;
Et du temple des arts que la gloire environne
Vos mains ont élevé la première colonne.
A nous tous aujourd'hui, vos faibles nourrissons,
Votre exemple a dicté d'importantes leçons.
Il nous dit que nos mains, pour vous être fidèles,
Y doivent élever des colonnes nouvelles.
L'esclave imitateur naît et s'évanouit;
La nuit vient, le corps reste, et son ombre s'enfuit.

Ce n'est qu'aux inventeurs que la vie est promise.
Nous voyons les enfants de la fière Tamise,
De toute servitude ennemis indomptés;
Mieux qu'eux, par votre exemple, à vous vaincre excités,
Osons; de votre gloire éclatante et durable
Essayons d'épuiser la source inépuisable.
Mais inventer n'est pas, en un brusque abandon,
Blesser la vérité, le bon sens, la raison;
Ce n'est pas entasser, sans dessein et sans forme,
Des membres ennemis en un colosse énorme;
Ce n'est pas, élevant des poissons dans les airs,
A l'aile des vautours ouvrir le sein des mers;
Ce n'est pas sur le front d'une nymphe brillante
Hérisser d'un lion la crinière sanglante:
Délires insensés! fantômes monstrueux!
Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux!
Ces transports déréglés, vagabonde manie,
Sont l'accès de la fièvre et non pas du génie;
D'Ormus et d'Ariman ce sont les noirs combats,
Où, partout confondus, la vie et le trépas,
Les ténèbres, le jour, la forme et la matière,
Luttent sans être unis; mais l'esprit de lumière
Fait naître en ce chaos la concorde et le jour:
D'éléments divisés il reconnaît l'amour,
Les rappelle; et partout, en d'heureux intervalles,
Sépare et met en paix les semences rivales.
Ainsi donc, dans les arts, l'inventeur est celui
Qui peint ce que chacun put sentir comme lui;
Qui, fouillant des objets les plus sombres retraites,
Étale et fait briller leurs richesses secrètes;
Qui, par des noeuds certains, imprévus et nouveaux,

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Victor Hugo

A qui la faute?

Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J'ai mis le feu là.

- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.

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A Le Brun Et Au Marquis De Brazais

Le Brun, qui nous attends aux rives de la Seine,
Quand un destin jaloux loin de toi nous enchaîne;
Toi, Brazais, comme moi sur ces bords appelé,
Sans qui de l'univers je vivrais exilé;
Depuis que de Pandore un regard téméraire
Versa sur les humains un trésor de misère,
Pensez-vous que du ciel l'indulgente pitié
Leur ait fait un présent plus beau que l'amitié?

Ah! si quelque mortel est né pour la connaître.
C'est nous, âmes de feu, dont l'Amour est le maître.
Le cruel trop souvent empoisonne ses coups;
Elle garde à nos coeurs ses baumes les plus doux.
Malheur au jeune enfant seul, sans ami, sans guide,
Qui près de la beauté rougit et s'intimide,
Et, d'un pouvoir nouveau lentement dominé,
Par l'appât du plaisir doucement entraîné,
Crédule, et sur la foi d'un sourire volage,
A cette mer trompeuse et se livre et s'engage!
Combien de fois, tremblant et les larmes aux yeux,
Ses cris accuseront l'inconstance des dieux!
Combien il frémira d'entendre sur sa tête
Gronder les aquilons et la noire tempête,
Et d'écueils en écueils portera ses douleurs
Sans trouver une main pour essuyer ses pleurs!
Mais heureux dont le zèle, au milieu du naufrage,
Viendra le recueillir, le pousser au rivage;
Endormir dans ses flancs le poison ennemi;
Réchauffer dans son sein le sein de son ami,
Et de son fol amour étouffer la semence,
Ou du moins dans son coeur ranimer l'espérance!
Qu'il est beau de savoir, digne d'un tel lien,
Au repos d'un ami sacrifier le sien!
Plaindre de s'immoler l'occasion ravie,
Être heureux de sa joie et vivre de sa vie!

Si le ciel a daigné d'un regard amoureux
Accueillir ma prière et sourire à mes voeux,
Je ne demande point que mes sillons avides
Boivent l'or du Pactole et ses trésors liquides;
Ni que le diamant, sur la pourpre enchaîné,
Pare mon coeur esclave au Louvre prosterné;
Ni même, voeu plus doux! que la main d'Uranie
Embellisse mon front des palmes du génie;
Mais que beaucoup d'amis, accueillis dans mes bras,
Se partagent ma vie et pleurent mon trépas;
Que ces doctes héros, dont la main de la Gloire
A consacré les noms au temple de Mémoire,
Plutôt que leurs talents, inspirent à mon coeur
Les aimables vertus qui firent leur bonheur;

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Victor Hugo

A propos d'Horace

Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues!
Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
Car, dans votre aplomb grave, infaillible, hébété,
Vous niez l'idéal, la grâce et la beauté !
Car vos textes, vos lois, vos règles sont fossiles !
Car, avec l'air profond, vous êtes imbéciles !
Car vous enseignez tout, et vous ignorez tout !
Car vous êtes mauvais et méchants ! -- Mon sang bout
Rien qu'à songer au temps où, rêveuse bourrique,
Grand diable de seize ans, j'étais en rhétorique !
Que d'ennuis ! de fureurs ! de bêtises ! -- gredins ! --
Que de froids châtiments et que de chocs soudains !
«Dimanche en retenue et cinq cents vers d'Horace !»
Je regardais le monstre aux ongles noirs de crasse,
Et je balbutiais : «Monsieur... -- Pas de raisons !
Vingt fois l'ode à Panclus et l'épître aux Pisons !»
Or j'avais justement, ce jour là, -- douce idée
Qui me faisait rêver d'Armide et d'Haydée, --
Un rendez-vous avec la fille du portier.
Grand Dieu ! perdre un tel jour ! le perdre tout entier !
Je devais, en parlant d'amour, extase pure !
En l'enivrant avec le ciel et la nature,
La mener, si le temps n'était pas trop mauvais,
Manger de la galette aux buttes Saint-Gervais !
Rêve heureux ! je voyais, dans ma colère bleue,
Tout cet Éden, congé, les lilas, la banlieue,
Et j'entendais, parmi le thym et le muguet,
Les vagues violons de la mère Saguet !
O douleur ! furieux, je montais à ma chambre,
Fournaise au mois de juin, et glacière en décembre ;
Et, là, je m'écriais :

-- Horace ! ô bon garçon !
Qui vivais dans le calme et selon la raison,
Et qui t'allais poser, dans ta sagesse franche,
Sur tout, comme l'oiseau se pose sur la branche,
Sans peser, sans rester, ne demandant aux dieux
Que le temps de chanter ton chant libre et joyeux !
Tu marchais, écoutant le soir, sous les charmilles,
Les rires étouffés des folles jeunes filles,
Les doux chuchotements dans l'angle obscur du bois ;
Tu courtisais ta belle esclave quelquefois,
Myrtale aux blonds cheveux, qui s'irrite et se cabre
Comme la mer creusant les golfes de Calabre,
Ou bien tu t'accoudais à la table, buvant sec
Ton vin que tu mettais toi-même en un pot grec.
Pégase te soufflait des vers de sa narine ;
Tu songeais; tu faisais des odes à Barine,
A Mécène, à Virgile, à ton champ de Tibur,
A Chloë, qui passait le long de ton vieux mur,

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Hermes

FRAGMENT I.--PROLOGUE.

Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
Sous deux injustes lois les hommes sont rangés:
Les uns, princes et grands, d'une avide opulence
Étalent sans pudeur la barbare insolence;
Les autres, sans pudeur, vils clients de ces grands,
Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans.
Admirer ces palais aux colonnes hautaines
Dont eux-mêmes ont payé les splendeurs inhumaines,
Qu'eux-mêmes ont arrachés aux entrailles des monts,
Et tout trempés encor des sueurs de leurs fronts.

Moi, je me plus toujours, client de la nature,
A voir son opulence et bienfaisante et pure,
Cherchant loin de nos murs les temples, les palais
Où la Divinité me révèle ses traits,
Ces monts, vainqueurs sacrés des fureurs du tonnerre,
Ces chênes, ces sapins, premiers-nés de la terre.
Les pleurs des malheureux n'ont point teint ces lambris.
D'un feu religieux le saint poète épris
Cherche leur pur éther et plane sur leur cime.
Mer bruyante, la voix du poète sublime
Lutte contre les vents; et tes flots agités
Sont moins forts, moins puissants que ses vers indomptés.
A l'aspect du volcan, aux astres élancée,
Luit, vole avec l'Etna, la bouillante pensée.
Heureux qui sait aimer ce trouble auguste et grand!
Seul, il rêve en silence à la voix du torrent
Qui le long des rochers se précipite et tonne;
Son esprit en torrent et s'élance et bouillonne.
Là, je vais dans mon sein méditant à loisir
Des chants à faire entendre aux siècles à venir;
Là, dans la nuit des coeurs qu'osa sonder Homère,
Cet aveugle divin et me guide et m'éclaire.
Souvent mon vol, armé des ailes de Buffon,
Franchit avec Lucrèce, au flambeau de Newton,
La ceinture d'azur sur le globe étendue.
Je vois l'être et la vie et leur source inconnue,
Dans les fleuves d'éther tous les mondes roulants.
Je poursuis la comète aux crins étincelants,
Les astres et leurs poids, leurs formes, leurs distances;
Je voyage avec eux dans leurs cercles immenses.
Comme eux, astre, soudain je m'entoure de feux;
Dans l'éternel concert je me place avec eux:
En moi leurs doubles lois agissent et respirent:
Je sens tendre vers eux mon globe qu'ils attirent;
Sur moi qui les attire ils pèsent à leur tour.
Les éléments divers, leur haine, leur amour,
Les causes, l'infini s'ouvre à mon oeil avide.

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Le Mendiant

C'était quand le printemps a reverdi les prés.
La fille de Lycus, vierge aux cheveux dorés,
Sous les monts Achéens, non loin de Cérynée,

Errait à l'ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de frêne,
Entouraient de Lycus le fertile domaine.
Soudain, à l'autre bord,
Du fond d'un bois épais, un noir fantôme sort,
Tout pâle, demi-nu, la barbe hérissée:
Il remuait à peine une lèvre glacée,
Des hommes et des dieux implorait le secours,
Et dans la forêt sombre errait depuis deux jours;
Il se traîne, il n'attend qu'une mort douloureuse;
Il succombe. L'enfant, interdite et peureuse,
A ce hideux aspect sorti du fond des bois,
Veut fuir; mais elle entend sa lamentable voix.
Il tend les bras, il tombe à genoux; il lui crie
Qu'au nom de tous les dieux il la conjure, il prie,
Et qu'il n'est point à craindre, et qu'une ardente faim
L'aiguillonne et le tue, et qu'il expire enfin.

'Si, comme je le crois, belle dès ton enfance,
C'est le dieu de ces eaux qui t'a donné naissance,
Nymphe, souvent les voeux des malheureux humains
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains,
Ou si c'est quelque front porteur d'une couronne
Qui te nomme sa fille et te destine au trône,
Souviens-toi, jeune enfant, que le ciel quelquefois
Venge les opprimés sur la tête des rois.
Belle vierge, sans doute enfant d'une déesse,
Crains de laisser périr l'étranger en détresse:
L'étranger qui supplie est envoyé des dieux.'

Elle reste. A le voir, elle enhardit ses yeux,
. . . . . . . . et d'une voix encore
Tremblante: 'Ami, le ciel écoute qui l'implore.
Mais ce soir, quand la nuit descend sur l'horizon,
Passe le pont mobile, entre dans la maison;
J'aurai soin qu'on te laisse entrer sans méfiance.
Pour la douzième fois célébrant ma naissance,
Mon père doit donner une fête aujourd'hui.
Il m'aime, il n'a que moi: viens t'adresser à lui,
C'est le riche Lycus. Viens ce soir; il est tendre,
Il est humain: il pleure aux pleurs qu'il voit répandre.'
Elle achève ces mots, et, le coeur palpitant,
S'enfuit; car l'étranger sur elle, en l'écoutant,
Fixait de ses yeux creux l'attention avide.
Elle rentre, cherchant dans le palais splendide
L'esclave près de qui toujours ses jeunes ans

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Victor Hugo

D'après Albert Dürer

Le frêle esquif sur la mer sombre
Sombre;
La foudre perce d'un éclair
L'air.

C'est minuit. L'eau gémit, le tremble
Tremble,
Et tout bruit dans le manoir
Noir;

Sur la tour inhospitalière
Lierre,
Dans les fossés du haut donjon,
Jonc;

Dans les cours, dans les colossales
Salles,
Et dans les cloîtres du couvent,
Vent.

La cloche, de son aile atteinte,
Tinte,
Et son bruit tremble en s'envolant
Lent.

Le son qui dans l'air se disperse
Perce
La tombe où le mort inconnu,
Nu,

Épelant quelque obscur problème
Blême,
Tandis qu'au loin le vent mugit,
Gît.

Tous se répandent dans les ombres,
Sombres,
Rois, reines, clercs, soudards, nonnains,
Nains.

La voix qu'ils élèvent ensemble,
Semble
Le dernier soupir qu'un mourant
Rend.

Les ombres vont au clair de lune,
L'une
En mitre et l'autre en chaperon
Rond.

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Le paradis

Des buissons lumineux fusaient comme des gerbes ;
Mille insectes, tels des prismes, vibraient dans l'air ;
Le vent jouait avec l'ombre des lilas clairs,
Sur le tissu des eaux et les nappes de l'herbe.
Un lion se couchait sous des branches en fleurs ;
Le daim flexible errait là-bas, près des panthères ;
Et les paons déployaient des faisceaux de lueurs
Parmi les phlox en feu et les lys de lumière.
Dieu seul régnait sur terre et seul régnait aux cieux.
Adam vivait captif en des chaînes divines ;
Eve écoutait le chant menu des sources fines,
Le sourire du monde habitait ses beaux yeux ;
Un archange tranquille et pur veillait sur elle
Et, chaque soir, quand se dardaient, là-haut, les ors,
Pour que la nuit fût douce au repos de son corps,
L'archange endormait Eve au creux de sa grande aile.

Avec de la rosée au vallon de ses seins,
Eve se réveillait, candidement, dans l'aube ;
Et l'archange séchait aux clartés de sa robe
Les longs cheveux dont Eve avait empli sa main.
L'ombre se déliait de l'étreinte des roses
Qui sommeillaient encore et s'inclinaient là-bas ;
Et le couple montait vers les apothéoses
Que le jardin sacré dressait devant ses pas.
Comme hier, comme toujours, les bêtes familières
Avec le frais soleil dormaient sur les gazons ;
Les insectes brillaient à la pointe des pierres
Et les paons lumineux rouaient aux horizons ;
Les tigres clairs, auprès des fleurs simples et douces,
Sans les blesser jamais, posaient leurs mufles roux ;
Et les bonds des chevreuils, dans l'herbe et sur la mousse,
S'entremêlaient sous le regard des lions doux ;
Rien n'avait dérangé les splendeurs de la veille.
C'était le même rythme unique et glorieux,
Le même ordre lucide et la même merveille
Et la même présence immuable de Dieu.

II

Pourtant, après des ans et puis des ans, un jour,
Eve sentit son âme impatiente et lasse
D'être à jamais la fleur sans sève et sans amour
D'un torride bonheur, monotone et tenace ;
Aux cieux planait encor l'orageuse menace
Quand le désir lui vint d'en éprouver l'éclair.
Un large et doux frisson glissa dès lors sur elle
Et, pour le ressentir jusqu'au fond de sa chair,
Eve, contre son coeur, serrait ses deux mains frêles.
L'archange, avec angoisse, interrogeait, la nuit,

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Victor Hugo

Chanson des oiseaux

Vie ! ô bonheur ! bois profonds,
Nous vivons.
L'essor sans fin nous réclame ;
Planons sur l'air et les eaux !
Les oiseaux
Sont de la poussière d'âme.

Accourez, planez ! volons
Aux vallons,
A l'antre, à l'ombre, à l'asile !
Perdons-nous dans cette mer
De l'éther
Où la nuée est une île !

Du fond des rocs et des joncs,
Des donjons,
Des monts que le jour embrase,
Volons, et, frémissants, fous,
Plongeons-nous
Dans l'inexprimable extase !

Oiseaux, volez aux clochers,
Aux rochers,
Au précipice, à la cime,
Aux glaciers, aux lacs, aux prés ;
Savourez
La liberté de l'abîme!

Vie ! azur ! rayons ! frissons !
Traversons
La vaste gaîté sereine,
Pendant que sur les vivants,
Dans les vents,
L'ombre des nuages traîne !

Avril ouvre à deux battants
Le printemps ;
L'été le suit, et déploie
Sur la terre un beau tapis
Fait d'épis,
D'herbe, de fleurs, et de joie.

Buvons, mangeons ; becquetons
Les festons
De la ronce et de la vigne ;
Le banquet dans la forêt
Est tout prêt ;
Chaque branche nous fait signe.

Les pivoines sont en feu ;

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The Aeneid of Virgil: Book 9

WHILE these affairs in distant places pass’d,
The various Iris Juno sends with haste,
To find bold Turnus, who, with anxious thought,
The secret shade of his great grandsire sought.
Retir’d alone she found the daring man, 5
And op’d her rosy lips, and thus began:
“What none of all the gods could grant thy vows,
That, Turnus, this auspicious day bestows.
Æneas, gone to seek th’ Arcadian prince,
Has left the Trojan camp without defense; 10
And, short of succors there, employs his pains
In parts remote to raise the Tuscan swains.
Now snatch an hour that favors thy designs;
Unite thy forces, and attack their lines.”
This said, on equal wings she pois’d her weight, 15
And form’d a radiant rainbow in her flight.
The Daunian hero lifts his hands and eyes,
And thus invokes the goddess as she flies:
“Iris, the grace of heav’n, what pow’r divine
Has sent thee down, thro’ dusky clouds to shine? 20
See, they divide; immortal day appears,
And glitt’ring planets dancing in their spheres!
With joy, these happy omens I obey,
And follow to the war the god that leads the way.”
Thus having said, as by the brook he stood, 25
He scoop’d the water from the crystal flood;
Then with his hands the drops to heav’n he throws,
And loads the pow’rs above with offer’d vows.
Now march the bold confed’rates thro’ the plain,
Well hors’d, well clad; a rich and shining train. 30
Messapus leads the van; and, in the rear,
The sons of Tyrrheus in bright arms appear.
In the main battle, with his flaming crest,
The mighty Turnus tow’rs above the rest.
Silent they move, majestically slow, 35
Like ebbing Nile, or Ganges in his flow.
The Trojans view the dusty cloud from far,
And the dark menace of the distant war.
Caicus from the rampire saw it rise,
Black’ning the fields, and thick’ning thro’ the skies. 40
Then to his fellows thus aloud he calls:
“What rolling clouds, my friends, approach the walls?
Arm! arm! and man the works! prepare your spears
And pointed darts! the Latian host appears.”
Thus warn’d, they shut their gates; with shouts ascend 45
The bulwarks, and, secure, their foes attend:
For their wise gen’ral, with foreseeing care,
Had charg’d them not to tempt the doubtful war,
Nor, tho’ provok’d, in open fields advance,
But close within their lines attend their chance. 50

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Loved

Loved
Written by Ricky Wilde & Terry Ronald
Take all your goodness and shiness away
I'll tell you the things I've been longing to say
I'll break it to you just so you understand
The force and control that you hold in your hands
Make me the beat of your heart
Then fall into mine
One step at a time
You have no reason for doubting your feelings
Love isn't always the same
You are loved
You are loved
You are loved
You I love
You
You are loved
You are loved
You are loved
You I love
You
(Ooh you are loved)
Live for the moment according to you
And so when the time comes you know what to do
Trust me, I'm giving no secret away
I'm drowning in you but I want it that way
Make me the beat of your heart
Then fall into mine
One step at a time
You have no reason for doubting your feelings
Love isn't always the same
You are loved
You are loved
You are loved
You I love
You
You are loved
You are loved
You are loved
You I love
You
You are loved
(Ooh you are loved)
You are loved
You are loved
You I love
You
You are loved
(Ooh you are loved)
You are loved

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Charles Baudelaire

Le Cygne (The Swan)

À Victor Hugo

I

Andromaque, je pense à vous! Ce petit fleuve,
Pauvre et triste miroir où jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuve,
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,

A fécondé soudain ma mémoire fertile,
Comme je traversais le nouveau Carrousel.
Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas! que le coeur d'un mortel);

Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques,
Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus.

Là s'étalait jadis une ménagerie;
Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,

Un cygne qui s'était évadé de sa cage,
Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,
Et disait, le coeur plein de son beau lac natal:
«Eau, quand donc pleuvras-tu? quand tonneras-tu, foudre?»
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,
Vers le ciel ironique et cruellement bleu,
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide
Comme s'il adressait des reproches à Dieu!


II

Paris change! mais rien dans ma mélancolie
N'a bougé! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.

Aussi devant ce Louvre une image m'opprime:
Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,
Comme les exilés, ridicule et sublime

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Tamar

I
A night the half-moon was like a dancing-girl,
No, like a drunkard's last half-dollar
Shoved on the polished bar of the eastern hill-range,
Young Cauldwell rode his pony along the sea-cliff;
When she stopped, spurred; when she trembled, drove
The teeth of the little jagged wheels so deep
They tasted blood; the mare with four slim hooves
On a foot of ground pivoted like a top,
Jumped from the crumble of sod, went down, caught, slipped;
Then, the quick frenzy finished, stiffening herself
Slid with her drunken rider down the ledges,
Shot from sheer rock and broke
Her life out on the rounded tidal boulders.

The night you know accepted with no show of emotion the little
accident; grave Orion
Moved northwest from the naked shore, the moon moved to
meridian, the slow pulse of the ocean
Beat, the slow tide came in across the slippery stones; it drowned
the dead mare's muzzle and sluggishly
Felt for the rider; Cauldwell’s sleepy soul came back from the
blind course curious to know
What sea-cold fingers tapped the walls of its deserted ruin.
Pain, pain and faintness, crushing
Weights, and a vain desire to vomit, and soon again
die icy fingers, they had crept over the loose hand and lay in the
hair now. He rolled sidewise
Against mountains of weight and for another half-hour lay still.
With a gush of liquid noises
The wave covered him head and all, his body
Crawled without consciousness and like a creature with no bones,
a seaworm, lifted its face
Above the sea-wrack of a stone; then a white twilight grew about
the moon, and above
The ancient water, the everlasting repetition of the dawn. You
shipwrecked horseman
So many and still so many and now for you the last. But when it
grew daylight
He grew quite conscious; broken ends of bone ground on each
other among the working fibers
While by half-inches he was drawing himself out of the seawrack
up to sandy granite,
Out of the tide's path. Where the thin ledge tailed into flat cliff
he fell asleep. . . .
Far seaward
The daylight moon hung like a slip of cloud against the horizon.
The tide was ebbing
From the dead horse and the black belt of sea-growth. Cauldwell
seemed to have felt her crying beside him,

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Homer

The Iliad: Book 12

So the son of Menoetius was attending to the hurt of Eurypylus
within the tent, but the Argives and Trojans still fought desperately,
nor were the trench and the high wall above it, to keep the Trojans in
check longer. They had built it to protect their ships, and had dug
the trench all round it that it might safeguard both the ships and the
rich spoils which they had taken, but they had not offered hecatombs
to the gods. It had been built without the consent of the immortals,
and therefore it did not last. So long as Hector lived and Achilles
nursed his anger, and so long as the city of Priam remained untaken,
the great wall of the Achaeans stood firm; but when the bravest of the
Trojans were no more, and many also of the Argives, though some were
yet left alive when, moreover, the city was sacked in the tenth
year, and the Argives had gone back with their ships to their own
country- then Neptune and Apollo took counsel to destroy the wall, and
they turned on to it the streams of all the rivers from Mount Ida into
the sea, Rhesus, Heptaporus, Caresus, Rhodius, Grenicus, Aesopus,
and goodly Scamander, with Simois, where many a shield and helm had
fallen, and many a hero of the race of demigods had bitten the dust.
Phoebus Apollo turned the mouths of all these rivers together and made
them flow for nine days against the wall, while Jove rained the
whole time that he might wash it sooner into the sea. Neptune himself,
trident in hand, surveyed the work and threw into the sea all the
foundations of beams and stones which the Achaeans had laid with so
much toil; he made all level by the mighty stream of the Hellespont,
and then when he had swept the wall away he spread a great beach of
sand over the place where it had been. This done he turned the
rivers back into their old courses.
This was what Neptune and Apollo were to do in after time; but as
yet battle and turmoil were still raging round the wall till its
timbers rang under the blows that rained upon them. The Argives, cowed
by the scourge of Jove, were hemmed in at their ships in fear of
Hector the mighty minister of Rout, who as heretofore fought with
the force and fury of a whirlwind. As a lion or wild boar turns
fiercely on the dogs and men that attack him, while these form solid
wall and shower their javelins as they face him- his courage is all
undaunted, but his high spirit will be the death of him; many a time
does he charge at his pursuers to scatter them, and they fall back
as often as he does so- even so did Hector go about among the host
exhorting his men, and cheering them on to cross the trench.
But the horses dared not do so, and stood neighing upon its brink,
for the width frightened them. They could neither jump it nor cross
it, for it had overhanging banks all round upon either side, above
which there were the sharp stakes that the sons of the Achaeans had
planted so close and strong as a defence against all who would
assail it; a horse, therefore, could not get into it and draw his
chariot after him, but those who were on foot kept trying their very
utmost. Then Polydamas went up to Hector and said, "Hector, and you
other captains of the Trojans and allies, it is madness for us to
try and drive our horses across the trench; it will be very hard to
cross, for it is full of sharp stakes, and beyond these there is the

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Victor Hugo

Claire

Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !

La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?

Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse,
Que ta mère jadis berçait de sa chanson,
Qui d'abord la charmas avec ta petitesse
Et plus tard lui remplis de clarté l'horizon,

Voilà donc que tu dors sous cette pierre grise !
Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
L'astre attire le lys, et te voilà reprise,
O vierge, par l'azur, cette virginité !

Te voilà remontée au firmament sublime,
Échappée aux grands cieux comme la grive aux bois,
Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongée à l'abîme
Des rayons, des amours, des parfums et des voix !


Nous ne t'entendrons plus rire en notre nuit noire.
Nous voyons seulement, comme pour nous bénir,
Errer dans notre ciel et dans notre mémoire
Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir !

Pressentais-tu déjà ton sombre épithalame ?
Marchant sur notre monde à pas silencieux,
De tous les idéals tu composais ton âme,
Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux !

En te voyant si calme et toute lumineuse,
Les coeurs les plus saignants ne haïssaient plus rien.
Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse ,
Et, comme Ruth l'épi, tu ramassais le bien.

La nature, ô front pur, versait sur toi sa grâce,
L'aurore sa candeur, et les champs leur bonté ;
Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe,
Toute cette douceur dans toute ta beauté !

Chaste, elle paraissait ne pas être autre chose
Que la forme qui sort des cieux éblouissants ;
Et de tous les rosiers elle semblait la rose,
Et de tous les amours elle semblait l'encens.

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Victor Hugo

A des oiseaux envolés

Enfants ! - Oh ! revenez ! Tout à l'heure, imprudent,
Je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
Rauque et tout hérissé de paroles moroses.
Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?
Quel crime ? quel exploit ? quel forfait insensé ?
Quel vase du Japon en mille éclats brisé ?
Quel vieux portrait crevé ? Quel beau missel gothique
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastique ?
Non, rien de tout cela. Vous aviez seulement,
Ce matin, restés seuls dans ma chambre un moment,
Pris, parmi ces papiers que mon esprit colore,
Quelques vers, groupe informe, embryons près d'éclore,
Puis vous les aviez mis, prompts à vous accorder,
Dans le feu, pour jouer, pour voir, pour regarder
Dans une cendre noire errer des étincelles,
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacelles,
Ou comme, de fenêtre en fenêtre, on peut voir
Des lumières courir dans les maisons le soir.

Voilà tout. Vous jouiez et vous croyiez bien faire.

Belle perte, en effet ! beau sujet de colère !
Une strophe, mal née au doux bruit de vos jeux,
Qui remuait les mots d'un vol trop orageux !
Une ode qui chargeait d'une rime gonflée
Sa stance paresseuse en marchant essoufflée !
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant
Comme des écoliers qui sortent de leur banc !
Un autre eût dit : - Merci ! Vous ôtez une proie
Au feuilleton méchant qui bondissait de joie
Et d'avance poussait des rires infernaux
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journaux. -
Moi, je vous ai grondés. Tort grave et ridicule !

Nains charmants que n'eût pas voulu fâcher Hercule,
Moi, je vous ai fait peur. J'ai, rêveur triste et dur,
Reculé brusquement ma chaise jusqu'au mur,
Et, vous jetant ces noms dont l'envieux vous nomme,
J'ai dit : - Allez-vous-en ! laissez-moi seul ! - Pauvre homme !
Seul ! le beau résultat ! le beau triomphe ! seul !
Comme on oublie un mort roulé dans son linceul,
Vous m'avez laissé là, l'oeil fixé sur ma porte,
Hautain, grave et puni. - Mais vous, que vous importe !
Vous avez retrouvé dehors la liberté,
Le grand air, le beau parc, le gazon souhaité,
L'eau courante où l'on jette une herbe à l'aventure,
Le ciel bleu, le printemps, la sereine nature,
Ce livre des oiseaux et des bohémiens,
Ce poème de Dieu qui vaut mieux que les miens,
Où l'enfant peut cueillir la fleur, strophe vivante,

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Matthew Arnold

Sohrab and Rustum

And the first grey of morning fill'd the east,
And the fog rose out of the Oxus stream.
But all the Tartar camp along the stream
Was hush'd, and still the men were plunged in sleep;
Sohrab alone, he slept not; all night long
He had lain wakeful, tossing on his bed;
But when the grey dawn stole into his tent,
He rose, and clad himself, and girt his sword,
And took his horseman's cloak, and left his tent,
And went abroad into the cold wet fog,
Through the dim camp to Peran-Wisa's tent.

Through the black Tartar tents he pass'd, which stood
Clustering like bee-hives on the low flat strand
Of Oxus, where the summer-floods o'erflow
When the sun melts the snows in high Pamere
Through the black tents he pass'd, o'er that low strand,
And to a hillock came, a little back
From the stream's brink--the spot where first a boat,
Crossing the stream in summer, scrapes the land.
The men of former times had crown'd the top
With a clay fort; but that was fall'n, and now
The Tartars built there Peran-Wisa's tent,
A dome of laths, and o'er it felts were spread.
And Sohrab came there, and went in, and stood
Upon the thick piled carpets in the tent,
And found the old man sleeping on his bed
Of rugs and felts, and near him lay his arms.
And Peran-Wisa heard him, though the step
Was dull'd; for he slept light, an old man's sleep;
And he rose quickly on one arm, and said:--

"Who art thou? for it is not yet clear dawn.
Speak! is there news, or any night alarm?"

But Sohrab came to the bedside, and said:--
"Thou know'st me, Peran-Wisa! it is I.
The sun is not yet risen, and the foe
Sleep; but I sleep not; all night long I lie
Tossing and wakeful, and I come to thee.
For so did King Afrasiab bid me seek
Thy counsel, and to heed thee as thy son,
In Samarcand, before the army march'd;
And I will tell thee what my heart desires.
Thou know'st if, since from Ader-baijan first
I came among the Tartars and bore arms,
I have still served Afrasiab well, and shown,
At my boy's years, the courage of a man.
This too thou know'st, that while I still bear on
The conquering Tartar ensigns through the world,

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poem by (1853)Report problemRelated quotes
Added by Veronica Serbanoiu
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The House Of Dust: Complete

I.

The sun goes down in a cold pale flare of light.
The trees grow dark: the shadows lean to the east:
And lights wink out through the windows, one by one.
A clamor of frosty sirens mourns at the night.
Pale slate-grey clouds whirl up from the sunken sun.

And the wandering one, the inquisitive dreamer of dreams,
The eternal asker of answers, stands in the street,
And lifts his palms for the first cold ghost of rain.
The purple lights leap down the hill before him.
The gorgeous night has begun again.

'I will ask them all, I will ask them all their dreams,
I will hold my light above them and seek their faces.
I will hear them whisper, invisible in their veins . . .'
The eternal asker of answers becomes as the darkness,
Or as a wind blown over a myriad forest,
Or as the numberless voices of long-drawn rains.

We hear him and take him among us, like a wind of music,
Like the ghost of a music we have somewhere heard;
We crowd through the streets in a dazzle of pallid lamplight,
We pour in a sinister wave, ascend a stair,
With laughter and cry, and word upon murmured word;
We flow, we descend, we turn . . . and the eternal dreamer
Moves among us like light, like evening air . . .

Good-night! Good-night! Good-night! We go our ways,
The rain runs over the pavement before our feet,
The cold rain falls, the rain sings.
We walk, we run, we ride. We turn our faces
To what the eternal evening brings.

Our hands are hot and raw with the stones we have laid,
We have built a tower of stone high into the sky,
We have built a city of towers.

Our hands are light, they are singing with emptiness.
Our souls are light; they have shaken a burden of hours . . .
What did we build it for? Was it all a dream? . . .
Ghostly above us in lamplight the towers gleam . . .
And after a while they will fall to dust and rain;
Or else we will tear them down with impatient hands;
And hew rock out of the earth, and build them again.


II.

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Victor Hugo

La Fée Et La Péri (The Fay And The Peri)

I

Enfants ! si vous mouriez, gardez bien qu'un esprit
De la route des cieux ne détourne votre âme !
Voici ce qu'autrefois un vieux sage m'apprit : -
Quelques démons, sauvés de l'éternelle flamme,
Rebelles moins pervers que l'Archange proscrit,
Sur la terre, où le feu, l'onde ou l'air les réclame,
Attendent, exilés, le jour de Jésus-Christ.
Il en est qui, bannis des célestes phalanges,
Ont de si douces voix qu'on les prend pour des anges.
Craignez-les : pour mille ans exclus du paradis,
Ils vous entraîneraient, enfants, au purgatoire ! -
Ne me demandez pas d'où me vient cette histoire;
Nos pères l'ont contée; et moi, je la redis.


II

LA PÉRI
Où vas-tu donc, jeune âme?... Écoute !
Mon palais pour toi veut s'ouvrir.
Suis-moi, des cieux quitte la route;
Hélas ! tu t'y perdrais sans doute,
Nouveau-né, qui viens de mourir !
Tu pourras jouer à toute heure
Dans mes beaux jardins aux fruits d'or;
Et de ma riante demeure
Tu verras ta mère qui pleure
Près de ton berceau, tiède encor.
Des Péris je suis la plus belle;
Mes sueurs règnent où naît le jour;
Je brille en leur troupe immortelle,
Comme entre les fleurs brille celle
Que l'on cueille en rêvant d'amour.
Mon front porte un turban de soie;
Mes bras de rubis sont couverts;
Quand mon vol ardent se déploie,
L'aile de pourpre qui tournoie
Roule trois yeux de flamme ouverts.
Plus blanc qu'une lointaine voile,
Mon corps n'en a point la pâleur;
En quelque lieu qu'il se dévoile,
Il l'éclaire comme une étoile,
Il l'embaume comme une fleur.


LA FÉE

Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.

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