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Tel J’Etais Autrefois

Tel j'étais autrefois et tel je suis encor.
Quand ma main imprudente a tari mon trésor,
Ou la nuit, accourant au sortir de la table,
Si Laure m'a fermé le seuil inexorable,
Je regagne mon toit. Là, lecteur studieux,
Content et sans désirs, je rends grâces aux dieux.
Je crie: O soins de l'homme, inquiétudes vaines!
Oh! que de vide, hélas! dans les choses humaines!
Faut-il ainsi poursuivre au hasard emportés
Et l'argent et l'amour, aveugles déités!
Mais si Plutus revient, de sa source dorée,
Conduire dans mes mains quelque veine égarée;
A mes signes, du fond de son appartement,
Si ma blanche voisine a souri mollement:
Adieu les grands discours, et le volume antique,
Et le sage Lycée, et l'auguste Portique;
Et reviennent en foule et soupirs et billets,
Soins de plaire, parfums et fêtes et banquets,
Et longs regards d'amour et molles élégies,
Et jusques au matin amoureuses orgies.

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Le Mendiant

C'était quand le printemps a reverdi les prés.
La fille de Lycus, vierge aux cheveux dorés,
Sous les monts Achéens, non loin de Cérynée,

Errait à l'ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de frêne,
Entouraient de Lycus le fertile domaine.
Soudain, à l'autre bord,
Du fond d'un bois épais, un noir fantôme sort,
Tout pâle, demi-nu, la barbe hérissée:
Il remuait à peine une lèvre glacée,
Des hommes et des dieux implorait le secours,
Et dans la forêt sombre errait depuis deux jours;
Il se traîne, il n'attend qu'une mort douloureuse;
Il succombe. L'enfant, interdite et peureuse,
A ce hideux aspect sorti du fond des bois,
Veut fuir; mais elle entend sa lamentable voix.
Il tend les bras, il tombe à genoux; il lui crie
Qu'au nom de tous les dieux il la conjure, il prie,
Et qu'il n'est point à craindre, et qu'une ardente faim
L'aiguillonne et le tue, et qu'il expire enfin.

'Si, comme je le crois, belle dès ton enfance,
C'est le dieu de ces eaux qui t'a donné naissance,
Nymphe, souvent les voeux des malheureux humains
Ouvrent des immortels les bienfaisantes mains,
Ou si c'est quelque front porteur d'une couronne
Qui te nomme sa fille et te destine au trône,
Souviens-toi, jeune enfant, que le ciel quelquefois
Venge les opprimés sur la tête des rois.
Belle vierge, sans doute enfant d'une déesse,
Crains de laisser périr l'étranger en détresse:
L'étranger qui supplie est envoyé des dieux.'

Elle reste. A le voir, elle enhardit ses yeux,
. . . . . . . . et d'une voix encore
Tremblante: 'Ami, le ciel écoute qui l'implore.
Mais ce soir, quand la nuit descend sur l'horizon,
Passe le pont mobile, entre dans la maison;
J'aurai soin qu'on te laisse entrer sans méfiance.
Pour la douzième fois célébrant ma naissance,
Mon père doit donner une fête aujourd'hui.
Il m'aime, il n'a que moi: viens t'adresser à lui,
C'est le riche Lycus. Viens ce soir; il est tendre,
Il est humain: il pleure aux pleurs qu'il voit répandre.'
Elle achève ces mots, et, le coeur palpitant,
S'enfuit; car l'étranger sur elle, en l'écoutant,
Fixait de ses yeux creux l'attention avide.
Elle rentre, cherchant dans le palais splendide
L'esclave près de qui toujours ses jeunes ans

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VI. Giuseppe Caponsacchi

Answer you, Sirs? Do I understand aright?
Have patience! In this sudden smoke from hell,—
So things disguise themselves,—I cannot see
My own hand held thus broad before my face
And know it again. Answer you? Then that means
Tell over twice what I, the first time, told
Six months ago: 't was here, I do believe,
Fronting you same three in this very room,
I stood and told you: yet now no one laughs,
Who then … nay, dear my lords, but laugh you did,
As good as laugh, what in a judge we style
Laughter—no levity, nothing indecorous, lords!
Only,—I think I apprehend the mood:
There was the blameless shrug, permissible smirk,
The pen's pretence at play with the pursed mouth,
The titter stifled in the hollow palm
Which rubbed the eyebrow and caressed the nose,
When I first told my tale: they meant, you know,
"The sly one, all this we are bound believe!
"Well, he can say no other than what he says.
"We have been young, too,—come, there's greater guilt!
"Let him but decently disembroil himself,
"Scramble from out the scrape nor move the mud,—
"We solid ones may risk a finger-stretch!
And now you sit as grave, stare as aghast
As if I were a phantom: now 't is—"Friend,
"Collect yourself!"—no laughing matter more—
"Counsel the Court in this extremity,
"Tell us again!"—tell that, for telling which,
I got the jocular piece of punishment,
Was sent to lounge a little in the place
Whence now of a sudden here you summon me
To take the intelligence from just—your lips!
You, Judge Tommati, who then tittered most,—
That she I helped eight months since to escape
Her husband, was retaken by the same,
Three days ago, if I have seized your sense,—
(I being disallowed to interfere,
Meddle or make in a matter none of mine,
For you and law were guardians quite enough
O' the innocent, without a pert priest's help)—
And that he has butchered her accordingly,
As she foretold and as myself believed,—
And, so foretelling and believing so,
We were punished, both of us, the merry way:
Therefore, tell once again the tale! For what?
Pompilia is only dying while I speak!
Why does the mirth hang fire and miss the smile?
My masters, there's an old book, you should con
For strange adventures, applicable yet,

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The Assembly Of Ladies

In Septembre, at the falling of the leef,
The fressh sesoun was al-togider doon,
And of the corn was gadered in the sheef;
In a gardyn, about twayn after noon,
Ther were ladyes walking, as was her wone,
Foure in nombre, as to my mynd doth falle,
And I the fifte, the simplest of hem alle.


Of gentilwomen fayre ther were also,
Disporting hem, everiche after her gyse,
In crosse-aleys walking, by two and two,
And some alone, after her fantasyes.
Thus occupyed we were in dyvers wyse;
And yet, in trouthe, we were not al alone;
Ther were knightës and squyers many one.


'Wherof I served?' oon of hem asked me;
I sayde ayein, as it fel in my thought,
'To walke about the mase, in certayntè,
As a woman that [of] nothing rought.'
He asked me ayein—'whom that I sought,
And of my colour why I was so pale?'
'Forsothe,' quod I, 'and therby lyth a tale.'


'That must me wite,' quod he, 'and that anon;
Tel on, let see, and make no tarying.'
'Abyd,' quod I, 'ye been a hasty oon,
I let you wite it is no litel thing.
But, for bicause ye have a greet longing
In your desyr, this proces for to here,
I shal you tel the playn of this matere.—


It happed thus, that, in an after-noon,
My felawship and I, by oon assent,
Whan al our other besinesse was doon,
To passe our tyme, into this mase we went,
And toke our wayes, eche after our entent;
Some went inward, and wend they had gon out,
Some stode amid, and loked al about.


And, sooth to say, some were ful fer behind,
And right anon as ferforth as the best;
Other ther were, so mased in her mind,
Al wayes were good for hem, bothe eest and west.
Thus went they forth, and had but litel rest;

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L’Invention

O fils du Mincius, je te salue, ô toi
Par qui le dieu des arts fut roi du peuple-roi!
Et vous, à qui jadis, pour créer l'harmonie,
L'Attique et l'onde Égée, et la belle Ionie,
Donnèrent un ciel pur, les plaisirs, la beauté,
Des moeurs simples, des lois, la paix, la liberté,
Un langage sonore aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines!
Nul âge ne verra pâlir vos saints lauriers,
Car vos pas inventeurs ouvrirent les sentiers;
Et du temple des arts que la gloire environne
Vos mains ont élevé la première colonne.
A nous tous aujourd'hui, vos faibles nourrissons,
Votre exemple a dicté d'importantes leçons.
Il nous dit que nos mains, pour vous être fidèles,
Y doivent élever des colonnes nouvelles.
L'esclave imitateur naît et s'évanouit;
La nuit vient, le corps reste, et son ombre s'enfuit.

Ce n'est qu'aux inventeurs que la vie est promise.
Nous voyons les enfants de la fière Tamise,
De toute servitude ennemis indomptés;
Mieux qu'eux, par votre exemple, à vous vaincre excités,
Osons; de votre gloire éclatante et durable
Essayons d'épuiser la source inépuisable.
Mais inventer n'est pas, en un brusque abandon,
Blesser la vérité, le bon sens, la raison;
Ce n'est pas entasser, sans dessein et sans forme,
Des membres ennemis en un colosse énorme;
Ce n'est pas, élevant des poissons dans les airs,
A l'aile des vautours ouvrir le sein des mers;
Ce n'est pas sur le front d'une nymphe brillante
Hérisser d'un lion la crinière sanglante:
Délires insensés! fantômes monstrueux!
Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux!
Ces transports déréglés, vagabonde manie,
Sont l'accès de la fièvre et non pas du génie;
D'Ormus et d'Ariman ce sont les noirs combats,
Où, partout confondus, la vie et le trépas,
Les ténèbres, le jour, la forme et la matière,
Luttent sans être unis; mais l'esprit de lumière
Fait naître en ce chaos la concorde et le jour:
D'éléments divisés il reconnaît l'amour,
Les rappelle; et partout, en d'heureux intervalles,
Sépare et met en paix les semences rivales.
Ainsi donc, dans les arts, l'inventeur est celui
Qui peint ce que chacun put sentir comme lui;
Qui, fouillant des objets les plus sombres retraites,
Étale et fait briller leurs richesses secrètes;
Qui, par des noeuds certains, imprévus et nouveaux,

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L'Aveugle

'Dieu dont l'arc est d'argent, dieu de Claros, écoute;
O Sminthée-Apollon, je périrai sans doute,
Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant.'

C'est ainsi qu'achevait l'aveugle en soupirant,
Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre
S'asseyait. Trois pasteurs, enfants de cette terre,
Le suivaient, accourus aux abois turbulents
Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bêlants.
Ils avaient, retenant leur fureur indiscrète,
Protégé du vieillard la faiblesse inquiète;
Ils l'écoutaient de loin, et s'approchant de lui:
Quel est ce vieillard blanc, aveugle et sans appui?
Serait-ce un habitant de l'empire céleste?
Ses traits sont grands et fiers; de sa ceinture agreste
Pend une lyre informe; et les sons de sa voix
Émeuvent l'air et l'onde, et le ciel et les bois.'

Mais il entend leurs pas, prête l'oreille, espère,
Se trouble, et tend déjà les mains à la prière.
'Ne crains point, disent-ils, malheureux étranger,
Si plutôt, sous un corps terrestre et passager,
Tu n'es point quelque dieu protecteur de la Grèce,
Tant une grâce auguste ennoblit ta vieillesse!
Si tu n'es qu'un mortel, vieillard infortuné,
Les humains près de qui les flots t'ont amené
Aux mortels malheureux n'apportent point d'injures.
Les destins n'ont jamais de faveurs qui soient pures.
Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux;
Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux.

--Enfants, car votre voix est enfantine et tendre,
Vos discours sont prudents plus qu'on n'eût dû l'attendre;
Mais, toujours soupçonneux, l'indigent étranger
Croit qu'on rit de ses maux et qu'on veut l'outrager.
Ne me comparez point à la troupe immortelle:
Ces rides, ces cheveux, cette nuit éternelle,
Voyez, est-ce le front d'un habitant des cieux?
Je ne suis qu'un mortel, un des plus malheureux!
Si vous en savez un, pauvre, errant, misérable,
C'est à celui-là seul que je suis comparable;
Et pourtant je n'ai point, comme fit Thamyris,
Des chansons à Phoebus voulu ravir le prix;
Ni, livré comme Oedipe à la noire Euménide,
Je n'ai puni sur moi l'inceste parricide;
Mais les dieux tout-puissants gardaient à mon déclin
Les ténèbres, l'exil, l'indigence et la faim.

--Prends, et puisse bientôt changer ta destinée!'
Disent-ils. Et tirant ce que, pour leur journée,

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A Le Brun Et Au Marquis De Brazais

Le Brun, qui nous attends aux rives de la Seine,
Quand un destin jaloux loin de toi nous enchaîne;
Toi, Brazais, comme moi sur ces bords appelé,
Sans qui de l'univers je vivrais exilé;
Depuis que de Pandore un regard téméraire
Versa sur les humains un trésor de misère,
Pensez-vous que du ciel l'indulgente pitié
Leur ait fait un présent plus beau que l'amitié?

Ah! si quelque mortel est né pour la connaître.
C'est nous, âmes de feu, dont l'Amour est le maître.
Le cruel trop souvent empoisonne ses coups;
Elle garde à nos coeurs ses baumes les plus doux.
Malheur au jeune enfant seul, sans ami, sans guide,
Qui près de la beauté rougit et s'intimide,
Et, d'un pouvoir nouveau lentement dominé,
Par l'appât du plaisir doucement entraîné,
Crédule, et sur la foi d'un sourire volage,
A cette mer trompeuse et se livre et s'engage!
Combien de fois, tremblant et les larmes aux yeux,
Ses cris accuseront l'inconstance des dieux!
Combien il frémira d'entendre sur sa tête
Gronder les aquilons et la noire tempête,
Et d'écueils en écueils portera ses douleurs
Sans trouver une main pour essuyer ses pleurs!
Mais heureux dont le zèle, au milieu du naufrage,
Viendra le recueillir, le pousser au rivage;
Endormir dans ses flancs le poison ennemi;
Réchauffer dans son sein le sein de son ami,
Et de son fol amour étouffer la semence,
Ou du moins dans son coeur ranimer l'espérance!
Qu'il est beau de savoir, digne d'un tel lien,
Au repos d'un ami sacrifier le sien!
Plaindre de s'immoler l'occasion ravie,
Être heureux de sa joie et vivre de sa vie!

Si le ciel a daigné d'un regard amoureux
Accueillir ma prière et sourire à mes voeux,
Je ne demande point que mes sillons avides
Boivent l'or du Pactole et ses trésors liquides;
Ni que le diamant, sur la pourpre enchaîné,
Pare mon coeur esclave au Louvre prosterné;
Ni même, voeu plus doux! que la main d'Uranie
Embellisse mon front des palmes du génie;
Mais que beaucoup d'amis, accueillis dans mes bras,
Se partagent ma vie et pleurent mon trépas;
Que ces doctes héros, dont la main de la Gloire
A consacré les noms au temple de Mémoire,
Plutôt que leurs talents, inspirent à mon coeur
Les aimables vertus qui firent leur bonheur;

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Freak On

You think I don't see you but I do,
Creeping around with your hot pants on,
And them patent leather shoes,
Please forgive me baby,
Cos I've been up here too long,
Come on everybody freak along so that Wheatus can hear ya,
Hey now baby your actin' kinda crazy,
What has come over you?
Hey now sugar your actin' like a hooker,
Gotta do what you gotta do,
To get your freak on shoowap,
Baby where have you been,
Come get your freak on shoowap,
I think its time we begin,
Come get your freak on shoowap,
Don't make me say it again,
Come get your freak on shoowap,
I heard you were asking for a ride,
You say "take me home in your brothers jeep,
To a place where we can hide",
Please forgive me baby,
But your coming on too strong,
Aww, come on baby its ok maybe Pete will get with ya,
Hey now baby your actin' kinda crazy,
What has come over you?
Hey now sugar your actin' like a hooker,
Gotta do what you gotta do,
To get your freak on shoowap,
Baby where have you been,
Come get your freak on shoowap,
I think its time we begin,
Come get your freak on shoowap,
Don't make me say it again,
Come get your freak on shoowap,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon ooh,
One more time, one more time, one more time,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon,
C'mon c'mon c'mon c'mon c'mon ooh,
Come on everybody freak it along so that Wheatus can hear ya,
Hey now baby your actin' kinda crazy,
What has come over you?
Hey now sugar your actin' like a hooker,
Gotta do what you gotta do,

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Victor Hugo

Claire

Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !

La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?

Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse,
Que ta mère jadis berçait de sa chanson,
Qui d'abord la charmas avec ta petitesse
Et plus tard lui remplis de clarté l'horizon,

Voilà donc que tu dors sous cette pierre grise !
Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
L'astre attire le lys, et te voilà reprise,
O vierge, par l'azur, cette virginité !

Te voilà remontée au firmament sublime,
Échappée aux grands cieux comme la grive aux bois,
Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongée à l'abîme
Des rayons, des amours, des parfums et des voix !


Nous ne t'entendrons plus rire en notre nuit noire.
Nous voyons seulement, comme pour nous bénir,
Errer dans notre ciel et dans notre mémoire
Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir !

Pressentais-tu déjà ton sombre épithalame ?
Marchant sur notre monde à pas silencieux,
De tous les idéals tu composais ton âme,
Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux !

En te voyant si calme et toute lumineuse,
Les coeurs les plus saignants ne haïssaient plus rien.
Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse ,
Et, comme Ruth l'épi, tu ramassais le bien.

La nature, ô front pur, versait sur toi sa grâce,
L'aurore sa candeur, et les champs leur bonté ;
Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe,
Toute cette douceur dans toute ta beauté !

Chaste, elle paraissait ne pas être autre chose
Que la forme qui sort des cieux éblouissants ;
Et de tous les rosiers elle semblait la rose,
Et de tous les amours elle semblait l'encens.

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Jeton KELMENDI – Biographie poésie

Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy Paris


Jeton KELMENDI – Biographie

Jeton Kelmendi est un auteur qui propose une poésie tri-dimensionnelle, couplant modernité et actualité, et qui la communique d’une manière à la fois originale et traditionnelle. Des critiques littéraires ont apprécié dans sa poésie un message au caractère claire, puissant et accompli.

Le langage de Kelmendi est personnel et s’offre naturellement au lecteur. Sa forme agréable et attractive tient significativement à ses concepts émouvants figuratifs en même temps que complexes. L’essence de sa poésie est une narration verticale et une sélection rigoureuse des sujets abordés, qui lui permettent des jeux d’espace et de temps.

Le poète albanais Jeton Kelmendi est né à Peja en 1978. Il a suivi sa scolarité, primaire et secondaire, dans sa ville natale, puis il a poursuivi des études supérieures à l’Université de Prishtina. Correspondant de plusieurs média albanais (en Albanie et au Kosovo) , il collabore avec encore d’autres au niveau international.

Kelmendi est un nom familier aux lecteurs kosovars de poésie, depuis 2000.
Il est également connu comme journaliste, spécialisé dans les domaines politique et culturel.

La poésie de Kelmendi a été traduite en plusieurs langues et figure dans de nombreuses anthologies. Membre de plusieurs associations internationales de poètes, il a été publié dans des revues culturelles, surtout en anglais.

Au centre de la pensée poétique de Kelmendi se trouvent la subtilité de l’expression et le soin accordé à la parole. Les thèmes dominants de ses écrits sont l’amour et les réalités crues de la situation politique, qu’imprègne souvent un sentiment de déception devant la conduite des affaires.

Il est un ancien combattant de l’UCK (Armée de Libération Kosovare) . Actuellement, membre de l’Association Européenne des Journalistes Professionnels, Kelmendi réside à Bruxelles.

Bibliographie
En albanais:
Le siècle de promesses - Shekulli i Premtimeve,1999 (poésie)
Au delà du silence - Përtej Heshtjes,2002 (poésie)
S’il est midi - Në qoftë mesditë,2004 (poésie)
Donnez-moi une patrie - Më fal pak Atdhe,2005 (poésie)
Où vont les avenirs - Ku shkojnë ardhjet,2007 (poésie)
Madame Parole - Zonja Fjalë 2007 (théâtre)

En roumain:

Si rares sont devenues les lettres - Ce mult s-au rãrit scrisorile 2007 (anthologie personnelle de poèmes)
Poesie

MADEMOISELLE PAROLE ET MONSIEUR PENSEE


1.

J’ai parlé d’une manière plutôt
Différente
Trop triomphante
Mademoiselle
J’espère que
Vous n’y voyez pas d’offense
Ce ne sont, après tout
Que des paroles d’un poète
Et vous savez qu’il est permis

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XI. Guido

You are the Cardinal Acciaiuoli, and you,
Abate Panciatichi—two good Tuscan names:
Acciaiuoli—ah, your ancestor it was
Built the huge battlemented convent-block
Over the little forky flashing Greve
That takes the quick turn at the foot o' the hill
Just as one first sees Florence: oh those days!
'T is Ema, though, the other rivulet,
The one-arched brown brick bridge yawns over,—yes,
Gallop and go five minutes, and you gain
The Roman Gate from where the Ema's bridged:
Kingfishers fly there: how I see the bend
O'erturreted by Certosa which he built,
That Senescal (we styled him) of your House!
I do adjure you, help me, Sirs! My blood
Comes from as far a source: ought it to end
This way, by leakage through their scaffold-planks
Into Rome's sink where her red refuse runs?
Sirs, I beseech you by blood-sympathy,
If there be any vile experiment
In the air,—if this your visit simply prove,
When all's done, just a well-intentioned trick,
That tries for truth truer than truth itself,
By startling up a man, ere break of day,
To tell him he must die at sunset,—pshaw!
That man's a Franceschini; feel his pulse,
Laugh at your folly, and let's all go sleep!
You have my last word,—innocent am I
As Innocent my Pope and murderer,
Innocent as a babe, as Mary's own,
As Mary's self,—I said, say and repeat,—
And why, then, should I die twelve hours hence? I—
Whom, not twelve hours ago, the gaoler bade
Turn to my straw-truss, settle and sleep sound
That I might wake the sooner, promptlier pay
His due of meat-and-drink-indulgence, cross
His palm with fee of the good-hand, beside,
As gallants use who go at large again!
For why? All honest Rome approved my part;
Whoever owned wife, sister, daughter,—nay,
Mistress,—had any shadow of any right
That looks like right, and, all the more resolved,
Held it with tooth and nail,—these manly men
Approved! I being for Rome, Rome was for me.
Then, there's the point reserved, the subterfuge
My lawyers held by, kept for last resource,
Firm should all else,—the impossible fancy!—fail,
And sneaking burgess-spirit win the day.
The knaves! One plea at least would hold,—they laughed,—
One grappling-iron scratch the bottom-rock

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Victor Hugo

La Fée Et La Péri (The Fay And The Peri)

I

Enfants ! si vous mouriez, gardez bien qu'un esprit
De la route des cieux ne détourne votre âme !
Voici ce qu'autrefois un vieux sage m'apprit : -
Quelques démons, sauvés de l'éternelle flamme,
Rebelles moins pervers que l'Archange proscrit,
Sur la terre, où le feu, l'onde ou l'air les réclame,
Attendent, exilés, le jour de Jésus-Christ.
Il en est qui, bannis des célestes phalanges,
Ont de si douces voix qu'on les prend pour des anges.
Craignez-les : pour mille ans exclus du paradis,
Ils vous entraîneraient, enfants, au purgatoire ! -
Ne me demandez pas d'où me vient cette histoire;
Nos pères l'ont contée; et moi, je la redis.


II

LA PÉRI
Où vas-tu donc, jeune âme?... Écoute !
Mon palais pour toi veut s'ouvrir.
Suis-moi, des cieux quitte la route;
Hélas ! tu t'y perdrais sans doute,
Nouveau-né, qui viens de mourir !
Tu pourras jouer à toute heure
Dans mes beaux jardins aux fruits d'or;
Et de ma riante demeure
Tu verras ta mère qui pleure
Près de ton berceau, tiède encor.
Des Péris je suis la plus belle;
Mes sueurs règnent où naît le jour;
Je brille en leur troupe immortelle,
Comme entre les fleurs brille celle
Que l'on cueille en rêvant d'amour.
Mon front porte un turban de soie;
Mes bras de rubis sont couverts;
Quand mon vol ardent se déploie,
L'aile de pourpre qui tournoie
Roule trois yeux de flamme ouverts.
Plus blanc qu'une lointaine voile,
Mon corps n'en a point la pâleur;
En quelque lieu qu'il se dévoile,
Il l'éclaire comme une étoile,
Il l'embaume comme une fleur.


LA FÉE

Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.

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Mon ami, le paysage

J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.

Je vis chez moi de sa lumière
Et de son ciel dont les grands vents
Agenouillent ses bois mouvants
Avec leur ombre sur la terre.

Il est gardé par onze tours
Qui regardent du bout des plaines
De larges mains semer les graines
Sur l'aire immense des labours.

Un chêne y détient l'étendue
Sous sa rugueuse autorité,
Mais les cent doigts de la clarté
Jouent dans ses feuilles suspendues.

Un bruit s'entend : c'est un ruisseau
Qui abaisse de pente en pente
Le geste bleu de son eau lente
Jusqu'à la crique d'un hameau,

Tandis qu'au loin sur les éteules
Tassant le blé sous le soleil
Semble tenir dûment conseil
Le peuple d'or des grandes meules.

J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.

Sous l'azur froid qui le diapre
L'hiver, il accueille mes pas
Pour aiguiser à ses frimas
Ma volonté rugueuse et âpre.

Lorsqu'en Mai brillent les taillis,
Tout mon être tremble et chatoie
De l'immense frisson de joie
Dont son feuillage a tressailli.

En Août quand les moissons proclament
Les triomphes de la clarté,
Je fais régner le bel été
Avec son calme dans mon âme.

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Victor Hugo

A Villequier

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux ;

Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure
Je sors, pâle et vainqueur,
Et que je sens la paix de la grande nature
Qui m'entre dans le cœur ;

Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
Emu par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;

Maintenant, ô mon Dieu ! que j'ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l'ombre
Elle dort pour jamais ;

Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles,
Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
Je reprends ma raison devant l'immensité ;

Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;
Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé ;

Je viens à vous, Seigneur ! confessant que vous êtes
Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !
Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent ;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement ;

Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,
Possédez l'infini, le réel, l'absolu ;
Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste
Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu !

Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive
Par votre volonté.
L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive,
Roule à l'éternité.

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Victor Hugo

A celle qui est voilée

Tu me parles du fond d'un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l'écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l'algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l'ombre
Couvre sans éteindre son coeur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l'habitant tranquille
De la foudre et de l'ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l'étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n'es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c'est-à-dire problème,
Et femme, c'est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l'ange pensif !

Sois l'aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l'aurore ;
C'est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j'erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

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Mea Culpa

(curly m.c./david fairstein)
.
Kyrie eleison
Christe eleison
.
Je ne dors plus
(the time has come)
.
Je te desire
(the time has come)
.
Prends moi
Je suis a toi
Mea culpa
.
Je veux aller au bout de me fantasmes
Je sais que cest interdit
Je suis folle. je mabandonne
.
Mea culpa
Kyrie eleison
Christe eleison
.
Je suis la et ailleurs
Je nai plus rien
Je deviens folle
Je mabandonne
.
Mea culpa
.
Je ne dors plus
Je te desire
Prends moi
Je suis a toi
.
Kyrie eleison
Christe eleison
.
Je suis la et ailleurs
Je veux tout
Quand tu veux
Comme tu veux
.
Mea culpa
Kyrie eleison
(translation:
Lord have mercy
Christ have mercy
.
I cant sleep anymore

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Le paradis

Des buissons lumineux fusaient comme des gerbes ;
Mille insectes, tels des prismes, vibraient dans l'air ;
Le vent jouait avec l'ombre des lilas clairs,
Sur le tissu des eaux et les nappes de l'herbe.
Un lion se couchait sous des branches en fleurs ;
Le daim flexible errait là-bas, près des panthères ;
Et les paons déployaient des faisceaux de lueurs
Parmi les phlox en feu et les lys de lumière.
Dieu seul régnait sur terre et seul régnait aux cieux.
Adam vivait captif en des chaînes divines ;
Eve écoutait le chant menu des sources fines,
Le sourire du monde habitait ses beaux yeux ;
Un archange tranquille et pur veillait sur elle
Et, chaque soir, quand se dardaient, là-haut, les ors,
Pour que la nuit fût douce au repos de son corps,
L'archange endormait Eve au creux de sa grande aile.

Avec de la rosée au vallon de ses seins,
Eve se réveillait, candidement, dans l'aube ;
Et l'archange séchait aux clartés de sa robe
Les longs cheveux dont Eve avait empli sa main.
L'ombre se déliait de l'étreinte des roses
Qui sommeillaient encore et s'inclinaient là-bas ;
Et le couple montait vers les apothéoses
Que le jardin sacré dressait devant ses pas.
Comme hier, comme toujours, les bêtes familières
Avec le frais soleil dormaient sur les gazons ;
Les insectes brillaient à la pointe des pierres
Et les paons lumineux rouaient aux horizons ;
Les tigres clairs, auprès des fleurs simples et douces,
Sans les blesser jamais, posaient leurs mufles roux ;
Et les bonds des chevreuils, dans l'herbe et sur la mousse,
S'entremêlaient sous le regard des lions doux ;
Rien n'avait dérangé les splendeurs de la veille.
C'était le même rythme unique et glorieux,
Le même ordre lucide et la même merveille
Et la même présence immuable de Dieu.

II

Pourtant, après des ans et puis des ans, un jour,
Eve sentit son âme impatiente et lasse
D'être à jamais la fleur sans sève et sans amour
D'un torride bonheur, monotone et tenace ;
Aux cieux planait encor l'orageuse menace
Quand le désir lui vint d'en éprouver l'éclair.
Un large et doux frisson glissa dès lors sur elle
Et, pour le ressentir jusqu'au fond de sa chair,
Eve, contre son coeur, serrait ses deux mains frêles.
L'archange, avec angoisse, interrogeait, la nuit,

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Victor Hugo

A des oiseaux envolés

Enfants ! - Oh ! revenez ! Tout à l'heure, imprudent,
Je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
Rauque et tout hérissé de paroles moroses.
Et qu'aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?
Quel crime ? quel exploit ? quel forfait insensé ?
Quel vase du Japon en mille éclats brisé ?
Quel vieux portrait crevé ? Quel beau missel gothique
Enrichi par vos mains d'un dessin fantastique ?
Non, rien de tout cela. Vous aviez seulement,
Ce matin, restés seuls dans ma chambre un moment,
Pris, parmi ces papiers que mon esprit colore,
Quelques vers, groupe informe, embryons près d'éclore,
Puis vous les aviez mis, prompts à vous accorder,
Dans le feu, pour jouer, pour voir, pour regarder
Dans une cendre noire errer des étincelles,
Comme brillent sur l'eau de nocturnes nacelles,
Ou comme, de fenêtre en fenêtre, on peut voir
Des lumières courir dans les maisons le soir.

Voilà tout. Vous jouiez et vous croyiez bien faire.

Belle perte, en effet ! beau sujet de colère !
Une strophe, mal née au doux bruit de vos jeux,
Qui remuait les mots d'un vol trop orageux !
Une ode qui chargeait d'une rime gonflée
Sa stance paresseuse en marchant essoufflée !
De lourds alexandrins l'un sur l'autre enjambant
Comme des écoliers qui sortent de leur banc !
Un autre eût dit : - Merci ! Vous ôtez une proie
Au feuilleton méchant qui bondissait de joie
Et d'avance poussait des rires infernaux
Dans l'antre qu'il se creuse au bas des grands journaux. -
Moi, je vous ai grondés. Tort grave et ridicule !

Nains charmants que n'eût pas voulu fâcher Hercule,
Moi, je vous ai fait peur. J'ai, rêveur triste et dur,
Reculé brusquement ma chaise jusqu'au mur,
Et, vous jetant ces noms dont l'envieux vous nomme,
J'ai dit : - Allez-vous-en ! laissez-moi seul ! - Pauvre homme !
Seul ! le beau résultat ! le beau triomphe ! seul !
Comme on oublie un mort roulé dans son linceul,
Vous m'avez laissé là, l'oeil fixé sur ma porte,
Hautain, grave et puni. - Mais vous, que vous importe !
Vous avez retrouvé dehors la liberté,
Le grand air, le beau parc, le gazon souhaité,
L'eau courante où l'on jette une herbe à l'aventure,
Le ciel bleu, le printemps, la sereine nature,
Ce livre des oiseaux et des bohémiens,
Ce poème de Dieu qui vaut mieux que les miens,
Où l'enfant peut cueillir la fleur, strophe vivante,

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Croissant Bleu

Quand j'ai vu vos yeux pour la premiere fois,
J'etais perdu
Je suis venu a la Closerie Des Lilas tres souvent
On attend pour ces moments divins pour toute la vie
Mon coeur a ete prit par joie et mal
Quand je suis avec vous, je suis perdu
Just a few
Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu
C'etait en octobre, il y a deux ans et c'etait la troisieme fois que je vous ai vu
J'ai pas eu le courage pour ces premiers mots impossibles
Et meme reflechir a ce probleme pour commencer une conversation etait un cliche
Quand je suis avec vous, je suis perdu
Just a few
Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu
J'etais bien place au bar et camoufle derriere un livre tres important
Avec un sourire dans vos yeux vous m'avez demande : < Quel est le titre de
votre livre ? >
Et j'ai repondu apres une pause assez artificielle : < Je ne sais pas ! >
Quand je suis avec vous, je suis perdu
Just a few
Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu

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Croissant Bleu

Quand j'ai vu vos yeux pour la premiere fois,
J'etais perdu
Je suis venu a la Closerie Des Lilas tres souvent
On attend pour ces moments divins pour toute la vie
Mon coeur a ete prit par joie et mal
Quand je suis avec vous, je suis perdu
Just a few
Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu
C'etait en octobre, il y a deux ans et c'etait la troisieme fois que je vous ai vu
J'ai pas eu le courage pour ces premiers mots impossibles
Et meme reflechir a ce probleme pour commencer une conversation etait un cliche
Quand je suis avec vous, je suis perdu
Just a few
Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu
J'etais bien place au bar et camoufle derriere un livre tres important
Avec un sourire dans vos yeux vous m'avez demande : < Quel est le titre de
votre livre ? >
Et j'ai repondu apres une pause assez artificielle : < Je ne sais pas ! >
Quand je suis avec vous, je suis perdu
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Quand je suis amoureux, c'est la peur
Juste un peu

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Quand sur moi je jette les yeux

Quand sur moi je jette les yeux,
À trente ans me voyant tout vieux,
Mon coeur de frayeur diminue :
Étant vieilli dans un moment,
Je ne puis dire seulement
Que ma jeunesse est devenue.

Du berceau courant au cercueil,
Le jour se dérobe à mon oeil,
Mes sens troublés s'évanouissent.
Les hommes sont comme des fleurs
Qui naissent et vivent en pleurs,
Et d'heure en heure se fanissent.

Leur âge à l'instant écoulé,
Comme un trait qui s'est envolé,
Ne laisse après soi nulle marque ;
Et leur nom si fameux ici,
Sitôt qu'ils sont morts, meurt aussi,
Du pauvre autant que du Monarque.

Naguère, vert, sain et puissant,
Comme un aubépin florissant,
Mon printemps était délectable.
Les plaisirs logeaient en mon sein ;
Et lors était tout mon dessein
Du jeu d'Amour et de la table.

Mais, las ! mon sort est bien tourné ;
Mon âge en un rien s'est borné,
Faible languit mon espérance :
En une nuit, à mon malheur,
De la joie et de la douleur
J'ai bien appris la différence !

La douleur aux traits vénéneux,
Comme d'un habit épineux
Me ceint d'une horrible torture.
Mes beaux jours sont changés en nuits ;
Et mon coeur tout flétri d'ennuis
N'attend plus que la sépulture.

Enivré de cent maux divers,
Je chancelle et vais de travers.
Tant mon âme en regorge pleine,
J'en ai l'esprit tout hébété,
Et, si peu qui m'en est resté,
Encor me fait-il de la peine.

La mémoire du temps passé,

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